Le président déchu Ben Ali et son épouse ont été condamnés par contumace à 35 ans de prison et 45 millions d'euros d'amende, lundi à Tunis. Le second volet de ce procès est prévu le 30 juin. Le couple Ben Ali a été condamné à 35 ans de prison et 45 millions d'euros d'amende lundi à Tunis dans un procès dénoncé par l'ex-président. Mais cette condamnation est purement symbolique dans la mesure où Zine el-Abidine Ben Ali et Leïla Trabelsi n'étaient pas présents au procès. Ils ont été donc condamnés par contumace. L'ex-couple présidentiel qui est actuellement en exil en Arabie saoudite est poursuivi pour avoir orchestré des meurtres pendant la révolte qui a conduit à sa chute et de son gouvernement il y a quelques mois et aussi pour détournement de fonds. Clamant son innocence, Ben Ali a affirmé dans un message n'avoir jamais fait tirer sur la foule lors de la révolte. « Le tribunal de première instance a jugé avérés les faits reprochés à Zine el-Abidine Ben Ali et Leila Trabelsi », a déclaré pour sa part le juge Touhami Hafi après six heures de délibérations. L'avocat libanais du président déchu, Akram Azoury, a qualifié le procès de « plaisanterie ». « Aucun tribunal en Europe ne peut reconnaître ce jugement »,a-t-il martelé avant d'ajouter qu'il allait conseiller à son client de quitter l'Arabie saoudite pour l'Union européenne où il pourra bénéficier d'une immunité contre l'extradition. L'autre procès concernant la découverte d'armes et de stupéfiants dans l'un des palais de l'ex-président a été reporté au 30 juin pour « donner plus de temps aux avocats de Ben Ali », a fait savoir le tribunal. Il faut aussi noter que le président déchu et son entourage vont être ultérieurement jugés par des juridictions militaires pour homicides volontaires, tortures et trahison. « Certains risquent la peine de mort», confie une source proche du dossier sans toutefois citer de nom. Mais cette condamnation ne semble pas ravir la rue tunisienne puisqu'aucune manifestation n'a été constatée lundi à Tunis. Beaucoup dénoncent la précipitation de la justice et certains ex-opposants estiment même que ce procès ne change rien à la situation car « ce qui est fait est déjà fait».