L'opération Marhaba 2011 a été lancée début juin. Lors d'une rencontre sur le programme d'accueil des MRE, organisée jeudi dernier à Rabat, le ministre Mohamed Ameur a souligné la nécessité de faciliter les démarches administratives pour les MRE durant l'été. Chaque été, c'est le même topo. Les Marocains résidant à l'étranger arrivent en masse, par bateau ou par avion, heureux de pouvoir également passer le mois de ramadan en famille. Dans leurs bagages, en plus des présents apportés à leur famille résidant au Maroc, on trouve aussi beaucoup de paperasse qu'ils espèrent régler durant leur séjour. Titres fonciers, papiers administratifs, ou encore permis de construire. Autant d'éléments qu'ils espèrent résoudre.Dans les faits, ce n'est pas une mince affaire ! Les nombreuses interruptions du service public (grèves) actuellement en cours dans les administrations publiques ainsi que la lenteur estivale de ces institutions viennent considérablement freiner ces démarches. Jeudi dernier à Rabat, le ministre délégué chargé de la Communauté marocaine à l'étranger, Mohamed Ameur, a d'ailleurs soulevé ce problème lors de la rencontre d'information sur le programme national d'accueil des Marocains du monde pour cette année. Son département propose d'établir des dispositifs spécifiques au sein des institutions concernées afin de faciliter les formalités administratives aux MRE. En effet, ces derniers ne disposent que de deux mois pour se procurer des papiers administratifs ou régler des affaires au tribunal et se retrouvent souvent devant des sièges vides. « Il faut que l'on établisse une vision commune, que l'on harmonise nos objectifs et que chacun agisse à son niveau pour effectuer au mieux son travail », a lancé le ministre lors de la rencontre. Les institutions invitées (banques, ministères, entreprises en lien étroit avec les MRE) ont tour à tour évoqué quelques pistes de solutions, mais l'énergie et la volonté n'étaient pas palpables. Mohammed Nassim, représentant du ministère de la Modernisation des secteurs publics, a rappelé que le service minimum a déjà été expérimenté et évalué. La représentante d'Al Omrane a, quant à elle, évoqué un « accueil personnalisé, une procédure rapide et un numéro économique pour les MRE, avec une permanence après le ftour durant le mois de ramadan ». L'image du MRE arrivant au Maroc par la route tend peu à peu à disparaître. En effet, sur le total de leurs entrées, 43,5% se fait via les aéroports. Depuis le 5 juin, l'Office nationale des aéroports (ONDA) a ainsi augmenté les effectifs mobilisés pour l'accueil des Marocains du monde, puisque des équipes sont mobilisées 24h/24, 7j/7. La sécurité du traitement des bagages a également été renforcée à travers un système de télésurveillance et des brigades de contrôle. D'autres problèmes étaient déclarées par les MRE, comme la carence en chariots à bagages. L'ONDA assure que cet élément a été corrigé. Les commerces des aéroports sont également ouverts en permanence. Que dire des tribunaux ? Le représentant du ministère de la Justice, Saâd Bouanani, juge à la Cour suprême, a soulevé la nécessité d'un service minimum même au sein des tribunaux. «Ce qui arrive souvent , c'est que les juges partent en vacances durant la période juillet-août et les affaires en justice sont donc reportées au mois de septembre». En somme, il s'agit de travailler en coordination avec ces institutions, pour lesquelles la période estivale est souvent une « période morte ». Le mois de ramadan, qui tombe en août cette année, ne vient pas accélérer la vitesse d'une activité déjà au plus bas. Mais qu'en est-il des autres périodes de l'année, où l'administration publique ne crève pas les plafonds de la performance ? Il serait temps d'y songer, en modernisant l'administration tout au long de l'année, et pour tous les Marocains, d'ici comme d'ailleurs.Le ministère de la communauté marocaine à l'étranger a par ailleurs promis, pour cette année, une plus grande fluidité du trafic, avec « l'élaboration d'un plan de navigation qui permettra de transporter 75 000 personnes et 20 500 véhicules par jour ». Un investissement de 15,2 millions de dirhams a également été alloué au renforcement des infrastructures au niveau des ports de Tanger Med, Nador et Al Hoceima. Un dernier bilan sera rendu public le 10 août prochain, journée nationale des MRE. Mohamed Ameur, ministre délégué chargé de la Communauté marocaine à l'étranger. « Nous voulons mettre en place un service minimum » Mohamed Ameur, ministre délégué chargé de la Communauté marocaine à l'étranger Comment sera résolu le problème de la lenteur du service public durant l'été ? Je ne détiens pas la clé du problème. Mon souhait est qu'on arrive à discuter avec les syndicats de manière à assurer le service minimum et, ainsi, à prendre en considération les besoins de la communauté marocaine à l'étranger. Ils viennent durant une courte période, ont des contraintes de temps, des dossiers à gérer au sein des administrations. Il ne faut pas qu'on les prive de cette opportunité. Comment sera résolu le problème de la lenteur du service public durant l'été ? Je ne détiens pas la clé du problème. Mon souhait est qu'on arrive à discuter avec les syndicats de manière à assurer le service minimum et, ainsi, à prendre en considération les besoins de la communauté marocaine à l'étranger. Ils viennent durant une courte période, ont des contraintes de temps, des dossiers à gérer au sein des administrations. Il ne faut pas qu'on les prive de cette opportunité. Quels sont justement les dossiers qu'ils souhaitent le plus souvent régler ? Des dossiers qui concernent le plus souvent la conservation foncière, les agences urbaines, ou encore les collectivités locales. Ce sont les institutions-clés avec lesquelles les Marocains du monde ont affaire. Mais on ne peut pas empêcher les fonctionnaires de faire grève… J'ai exprimé une crainte : celle que les différentes institutions ne prennent pas en considération ces besoins. Il faut qu'ils essaient de trouver une solution. Ça ne veut pas dire que les grèves ne doivent pas se poursuivre, c'est un droit légitime.