Alors que s'est ouverte la conférence des Nations Unies sur les changements climatiques à Bonn, un nouvel indice boursier prenant en compte les émissions de carbone a été lancé ce lundi. Après son classement des grandes entreprises les plus « vertes» d'Europe, l'association britannique Environmental investment organisation (EIO) espère à nouveau, avec cet indice, pousser les entreprises vers les « bonnes pratiques » environnementales. Ce nouvel indice boursier, « green Footsie », est proposé sur Bloomberg depuis lundi. Pour son établissement, non seulement les cotations traditionnelles des principales entreprises britanniques ont été prises en compte mais également leur niveau d'émission de gaz à effet de serre. En effet, plus une entreprise sera vertueuse, mieux elle sera classée et plus son indice « environnemental tracking » va augmenter. Par exemple, Fuel & Power, compagnie la mieux cotée des cent plus grandes entreprises britanniques selon l'indice traditionnel, descend au cinquième rang avec ce nouvel indice et la New Energy compagny prend la première place. L'inconvénient majeur que présente cet indice c'est qu'il est soumis à la bonne volonté des entreprises. Le problème se posait déjà pour le classement des entreprises les plus vertes. En effet, le niveau d'émission de gaz à effet de serre pris en compte par le classement n'est établi que grâce à des données publiques. Cependant, si l'entreprise ne tient pas à publier ses données, elle sera classée parmi les plus « opaques ». En conséquence l'indice, comme le classement, aurait pour premier effet d'inciter les entreprises à communiquer. « Avancer sur la transparence est un moyen de gagner des points à court terme », a ainsi justifié le président de l'association basée à Londres. Outre les cent premières compagnies britanniques, les trois cents plus grosses entreprises européennes seront aussi concernées par ce nouvel indice vert. A terme, il devrait également exister pour l'Asie et l'Amérique du Nord. Le but avoué de cette opération, rendue publique alors que débute la conférence de Bonn sur le climat, est de pousser les investisseurs à se tourner de préférence vers les groupes qui réduisent leur empreinte carbone. Par « réaction en chaîne », ce sont les entreprises elles-mêmes qui devraient ensuite être incitées à réduire leurs émissions afin d'accroître la valeur de leurs actions. « Il y a tant d'argent investi chaque année, c'est un potentiel énorme. Il serait dommage de ne pas en profiter pour inciter à réduire les émissions de gaz à effet de serre », a conclu le président de l'Environmental investment organisation. Vu les choix stratégiques d'ouverture, le Maroc ne peut ignorer la montée en puissance de ce phénomène. Bien au contraire, en intégrant au plus vite ces critères, il réduira les risques de marginalisation de sest entreprises et augmentera ses chances de drainer une partie des capitaux étrangers. Même si le champ d'action des investissements verts reste encore relativement limité, le concept fait évoluer l'analyse financière des entreprises. Celle-ci ne se limite plus aux indicateurs financiers stricto sensu, mais prend en compte des facteurs aussi variés que l'impact sur le climat et sur l'environnement en général. S.M.