Comment impliquer davantage les jeunes dans la vie politique ? Une rencontre à Marrakech, ce week-end, a tenté de trouver des réponses. Comment impliquer davantage les jeunes dans la vie politique ? Une rencontre à Marrakech, ce week-end, a tenté de trouver des réponses. La rencontre « Jeunesse citoyenne-jeunesse créative », s'est tenue les 21 et 22 mai à Marrakech, à l'initiative du Centre de développement de la région de Tensift (CDRT). Initiée en collaboration avec la Fondation allemande Friedrich Naumann et l'Université Cadi Ayyad, cette sixième rencontre a réuni universitaires, chercheurs et penseurs. Cette plateforme de réflexion politique, ambitionnait notamment de transposer l'intéressement à la politique des espaces privés aux espaces publics et d'inciter les jeunes à investir le champ politique. L'avenir du Maroc, nous le savons et l'espérons, demeure tributaire de l'adhésion des jeunes aux activités sociales et aux champs politique et littéraire, ainsi que de leur participation aux institutions élues. Le président du CDRT, Ahmed Chebouni, a affirmé à l'ouverture de cette rencontre que « les jeunes se trouvent aujourd'hui plus impliqués que jamais dans le processus de développement» de notre pays en quête de démocratie. Pour sa part, le représentant de la Fondation Friedrich Naumann, Abdelouahed Bougriane, a fait observer que les jeunes Marocains ont toujours manifesté un manque d'intérêt pour la chose publique et qu'il était temps pour la société civile de mobiliser cette frange de la population pour qu'elle puisse y adhérer et assumer sa responsabilité dans l'optique d'un raffermissement du processus démocratique. Cette rencontre a été également l'occasion de souligner que la transition démocratique nécessitait de jeter des ponts entre les composantes du bloc démocratique national et le mouvement des jeunes, pour plus de complémentarité. L'accent a également été mis sur la nécessité, pour les jeunes, de s'impliquer davantage dans la gestion de la chose publique, en vue de trouver des solutions idoines à nombre de problématiques, notamment au niveau des prestations fournies dans les domaines de la santé et de l'éducation. Ce sont eux, les jeunes les plus en vue actuellement. Mais le « printemps marocain » est en passe de tourner au vinaigre, à cause des manifestations avortées du week-end dans tout le pays. Les forces de l'ordre n'ont pas hésité à utiliser les matraques et plusieurs blessés sont à déplorer, tant chez les manifestants que chez les policiers. A l'heure où le royaume s'apprête à changer de cap, avec plus de démocratie, plus de pouvoir aux élus, plus de régionalisation, plus de liberté d'expression et plus de dignité, les cartes sont brouillées par cette décision d'interdire la manifestation du 22 mai. On demande à ce que les jeunes s'impliquent davantage dans la chose politique, mais encore faut-il leur donner les moyens de cette ambition. La répression à l'encontre de manifestations pacifistes ne fera que renforcer la détermination des jeunes du Mouvement du 20 février à aller au bout de leurs revendications. Les exemples de la Tunisie et de l'Egypte le prouvent, mais notre pays n'est ni l'un, ni l'autre. On appelle cela, « l'exception marocaine » parait-il ! Saïd LAHLOU (avec agences)