Sur les marchés agricoles, les fondamentaux sont haussiers. Le maïs a donc corrigé son cours, aidé par les perspectives d'une offre insuffisante. Pour le Maroc, ses importations en maïs lui coûteront plus cher. Les cours du maïs ont nettement progressé cette semaine alors que tous les marchés des matières premières viennent de vivre un mini-crash la semaine dernière. Aidés dans leur chute par un raffermissement du Dollar, l'indice RJ CRB des matières premières a perdu 7,9% en une semaine. Avant de rebondir fortement en début de semaine. Ainsi le cours du maïs est remonté mardi 10 mai jusqu'à 7,13 dollars le boisseau sur le marché de Chicago ; soit une progression de 2,7% par rapport au cours de la veille. Rappelons que la semaine dernière, ce sont l'argent et le pétrole qui avaient sifflé la fin de la hausse des cours. Le mouvement a ensuite fait tache d'huile et s'est étendu au sucre, au cuivre, à l'or, au nickel et au maïs. Pourtant, si certaines matières ont fortement décroché comme le cas de l'argent (-25%), ou l'étain (-13% en 5 jours), d'autres comme le maïs ont simplement corrigé. Justement, le maïs était dans une dynamique haussière particulièrement forte, avec des fondamentaux très solides. En effet, les cours du maïs avaient pris 11% pour le seul mois d'avril, avant d'être emportés par la déferlante du vendredi 29 avril. Après le mini-krach des marchés, les analystes se sont étonnés de la résistance du maïs vu les importantes positions à la hausse détenues par les investisseurs spéculatifs sur ce marché. En réalité, le marché du maïs, à Chicago, n'a pas été gonflé à coups de spéculations, comme c'était le cas, en partie, pour le pétrole ou certains métaux précieux. La hausse sur plus d'un an de 71% des cours du maïs était saine, portée par des fondamentaux réellement haussiers, à savoir la faiblesse chronique des stocks, la forte demande des émergents et l'explosion de la demande «éthanol» et, enfin, l'offre qui a du mal à suivre. En effet, les stocks mondiaux de maïs ont fortement baissé depuis l'année dernière, passant de 119 millions de tonnes à 111 millions de tonnes. Aux Etats-Unis, premier producteur mondial, le stock a atteint un point bas depuis 1995. Au niveau de la demande, celle-ci devrait s'établir à 854 millions de tonnes. Cette année, la Chine devrait augmenter ses importations de maïs. Longtemps exportatrice, la sécheresse actuelle qui frappe le pays pourrait avoir raison de son autosuffisance. Ses importations devraient passer de 1,296 million de tonnes à 1,5 million de tonnes en 2011 selon l'USDA. Enfin, l'offre reste insuffisante et ne devrait pas réussir à répondre à la demande mondiale. Pour cause, le temps sec, en Europe et en Asie, et le retard dans les semis aux Etats-Unis suite aux inondations qu'a connues le pays .Des retards qui mettent en péril 29% de la production américaine de maïs. «Les prix alimentaires mondiaux devraient à nouveau augmenter avec les craintes persistantes sur les cultures d'hiver en Chine et aux Etats-Unis», a déclaré Jacques Diouf directeur de la Fao. Notons qu'en avril, l'indice FAO des prix des céréales avait globalement progressé de 5,5% par rapport à mars, tiré par une hausse de 11% des cours du maïs et de 4% de ceux du blé. Le marché reste donc clairement orienté à la hausse. Les importations de maïs coûteront plus cher au Maroc. Puisque, Selon la FAO, les pays du Maghreb ont importé plus de 50 pour cent de leurs besoins en céréales en 2010, malgré l'augmentation des cours. Nous assisterons au même scénario cette année. Et le Maroc n'est pas exclu. Notons qu'à fin mars 2011, la facture marocaine de maïs avait augmenté (+52,4% ou +485MDH), à 1 411 millions de dirhams contre 9 26 millions de dirhams sur la même période l'année précédente, tirée par un rebond de 6,6% du volume importé à 535 mt et de 43% du prix moyen (à 2 637 dirhams/tonne).