C'est au sein de l'Ecole nationale supérieure d'informatique et d'analyse que s'est tenu, les 4 et 5 mai, le Forum Geni. Pour sa huitième édition, l'événement a voulu éveiller la conscience des ingénieurs, en appelant au respect de l'éthique. Un rêve commun et des projets multiples. Les futurs ingénieurs se sont tous donné rendez-vous au Forum Geni 2011, qui s'est tenu les 4 et 5 mai à l'Ecole nationale supérieure d'informatique et d'analyse des systèmes (ENSIAS). Une tradition qu'elle perpétuent en compagnie de deux autres écoles d'ingénieurs : l'Institut national des postes et télécommunications (INPT) et l'Institut national de statistique et d'économie appliquée (INSEA), toutes trois relevant de l'Université Mohammed V-Souissi de Rabat (UM5-Souissi). Pour sa huitième édition, le Forum Geni a voulu sensibiliser les élèves ingénieurs en optant pour thème: «L'ingénieur face aux défis mondiaux : éthique et responsabilités». «D'année en année, les comités d'élèves apportent des améliorations organisationnelles et on s'en rend compte très concrètement à travers, par exemple, la disposition des stands», se félicite le Pr. Radouane Mrabet, président de l'UM5-Souissi et ex-directeur de l'ENSIAS. Ces «améliorations» reflètent l'engagement des élèves ingénieurs, puisque ce sont eux qui sélectionnent les thématiques avant de les proposer à leurs directeurs d'écoles. «La corruption a pris une telle ampleur qu'on ne pouvait rester inerte. Le Maroc est l'un des pays les plus touchés par ce fléau, alors nous avons pensé nécessaire, en tant que futurs ingénieurs, de rappeler la nécessité de respecter l'éthique», explique Walid Nahim, élève ingénieur en deuxième année à l'INSEA, responsable de communication du comité organisateur. Comme lui, Bahiya Chakiri à l'INPT et Karima Moumen à l'ENSIAS légitiment la thématique par l'urgence de rappeler aux ingénieurs les principes humains. «Nous voulons passer un message fort à nos camarades : soyez honnêtes et vous irez plus loin !», lance avec spontanéité Bahiya Chakiri, également responsable de la communication au sein du comité organisateur de son école. Responsabiliser, est le mot clé de ce Forum Geni, dont l'organisation est intégralement confiée aux élèves de deuxième année des trois écoles, qui créent des comités en début d'année scolaire, pour monter et réaliser ce projet commun. «La thématique s'inscrit au contexte global national et international», remarque le Pr. Radouane Mrabet, faisant allusion aux incidents survenus récemment sur des chantiers en construction. Pour ce responsable, ingénieur de formation, il n'est pas question d'en faire payer le prix au corps des ingénieurs, en l'accusant de non-respect de l'éthique. «Je refuse qu'en raison d'un incident, on fasse porter le chapeau à l'ensemble des ingénieurs. Il est vrai que les responsables doivent être sanctionnés et sévèrement, mais je ne souhaiterais pas que cela légitime un quelconque durcissement du contrôle qui, pour moi, risque juste de compliquer les procédures et de retarder les chantiers», soutient-il. Parler d'éthique, c'est également soulever l'absence d'un Ordre représentatif de la profession. Le Syndicat national des ingénieurs marocains avaient pourtant soulevé la question, mais en vain. «En tant que président de l'UM5-Souissi, je voudrais que ce diplôme soit valorisé par la création d'une instance de veille sur la valeur des diplômes d'ingénieurs».