Même une forte composante des Rguibates, en l'occurrence les Joummani, des Rguibates est contre lui. Les Rguibates sont numériquement la première tribu dans les provinces du sud comme dans les camps de Tindouf. S'il y a mise à l'écart du président du CORCAS, elle fera sûrement des heureux parmi le camp des anti-Ould Errchide. Et ils sont nombreux au Sahara. «A commencer par les Zerguiyyines et leurs alliés dans la région. Même une forte composante des Rguibates, en l'occurrence les Joummani, des Rguibates est contre lui», précise notre interlocuteur. Outre ces calculs tribaux, au demeurant très sensibles pour le maintien des équilibres entre les différentes factions de la scène locale, les différends politiques ont leur impact. «Au Sahara, les fortes divergences entre le PAM et le clan des Oulad Errchide sont un secret de Polichinelle», rappelle une source à Laâyoune. Et de donner pour preuve, les tractations qui avaient précédé l'élection de Hamdi Ould Errchide, le frère du président du CORCAS, à la mairie de Laâyoune en juin dernier. Depuis l'an dernier, les informations annonçant la traversée du désert du président du CORCAS essaiment. «Sa mauvaise gestion de cet organisme et les faibles résultats de son action sont souvent avancés pour expliquer sa mise à l'écart. Mais manifestement, il y a anguille sous roche», estime notre interlocuteur. Dans ce cas, si Khalihenna Ould Errchide ne bénéficie plus de l'adhésion des autres composantes de la scène sahraouie, qui pourrait lui succéder à la tête du CORCAS? «Les Rguibates sont numériquement la première tribu que ce soit dans les provinces du sud ou dans les camps de Tindouf», assure notre source à Laâyoune. «Un membre du clan Joummani, des Rguibates aussi, pourrait remplir cette fonction». Les Joummani fortement connus dans le monde des affaires ambitionnent de se frayer un chemin en politique. Lors des élections communales du 12 juin dernier, deux Joummanis étaient en lice : l'un à Rabat sous les couleurs du PAM avant de virer SAP et l'autre à Laâyoune sous la bannière du Mouvement populaire. Par ailleurs, l'avenir politique de Khalihenna Ould Errchide peut être éclipsé par le devenir même du CORCAS. «Là l'option d'un CORCAS élu et non pas nommé est un gage de crédibilité de cet organisme vis-à-vis de la propagande des milieux séparatistes au Sahara et au niveau international», conclut notre interlocuteur. Mohamed Jaabouk L'avenir politique de Khalihenna Ould Errchide peut être éclipsé par le devenir même du CORCAS.