La Vision patronale pour résoudre la problématique de l'emploi recommande, entre autres, de procéder à l'amélioration de la gouvernance économique. À l'épreuve de l'effet 20 février, le CMC pense que le recours systématique à la notion de gouvernance a renversé l'ordre des priorités. L'effet 20 février et l'emploi. Voici deux variables clés de la nouvelle équation sociale au Maroc. La résoudre ne semble pas être un jeu d'enfant. Commençons par la deuxième variable : «L'emploi ça ne se décrète pas !» C'est la conception philosophique de la confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM) de cette épineuse question. Et comme le dit l'adage : tout ce qui se conçoit bien s'énonce clairement. Cette conception patronale se fond dans le moule du pacte national pour l'emploi, en phase de gestation pour un aboutissement imminent. Pour ce qui est de la première variable, « la CGEM se doit d'apporter une réponse aux aspirations légitimes de la jeunesse marocaine. Cette réponse doit s'inscrire dans la continuité de nos actions visant l'équité sociale à travers la création d'emplois, l'équilibre économique entre toutes les régions du royaume, le renforcement de la responsabilité sociale de l'entreprise et l'amélioration de la gouvernance économique », souligne le patronat à l'issue de son Conseil d'Administration de mardi dernier (www.lesoir-échos.com). Mais, à vrai dire, cette vision se trouve freinée sur le terrain, pour ne s'attacher qu'au chapitre de la gouvernance. À ce titre, le centre marocain de conjoncture (CMC) analyse que « durant toutes ces dernières années, au Maghreb en général , le recours systématique à la notion de gouvernance a renversé l'ordre des priorités. Les problèmes de structure et de choix sont relégués au deuxième rang». Ajoutant que « quelque soit son utilité, elle a servi d'alibi pour reporter des réformes profondes. Il ne s'agit pas uniquement de mieux gérer et de mieux organiser pour accroître le degré d'efficience des structures existantes. Mais de définir une nouvelle vision… ». Une vison qui recommande de lever les confusions à travers une «séparation nette» des pouvoirs économiques et politiques. Pour les conjoncturistes, l'ordre établi provoque les abus, car «il n'y a plus d'arbitre intransigeant». « Elles conduisent de manière insolente à une mise sous tutelle et de l'économie et de la société », note-t-on. La feuille de route de la CGEM, qui vise plus d'incitations à la création d'emploi passe obligatoirement par « une accélération du rythme des réformes » et une plus « grande célérité » dans l'exécution des stratégies nationales et régionales de notre pays. Au titre de son Conseil d'Administration, le patronat a invité tous les partenaires (entreprises, pouvoirs publics, syndicats) à s'engager à fond dans ce processus réformateur, ciblant « l'insertion des jeunes dans le monde économique, tant dans le cadre du salariat que dans l'entrepreneuriat ». Pour y arriver, la CGEM propose les sept grands chantiers nationaux que sont l'éducation, l'enseignement et la formation professionnelle, l'amélioration du climat des affaires – notamment la réforme de la Justice, la compétitivité de nos entreprises et la maîtrise des coûts des facteurs, l'investissement dans les secteurs productifs, la R&D et l'innovation, la vulgarisation des nouvelles technologies de l'information et enfin la responsabilité sociale de l'entreprise (RSE). A ses yeux, ce sont les véritables freins structurels de la croissance.