L'augmentation des cours de pétrole desserre l'étau spéculatif sur les matières agricoles et les matières premières. La stabilisation des prix du baril sur les marchés financiers pourra-t-elle être maintenue face au rush qui commence sur les actifs du pétrole. La reprise mondiale tant espérée en 2011 pourrait bien être remise en question par la brutale augmentation des cours du pétrole en février. Si tel est le constat fait hier par l'association des transporteurs aériens IATA, il peut se généraliser à d'autres secteurs. En attendant, les cours de l'or noir se stabilisent mais la tension reste vive sur les marchés financiers. Le baril de Brent de la mer du Nord s'échange à 112,06 dollars après avoir titillé la barre des 120 dollars, le baril «light sweet crude» vaut 97,41 dollars. Reste la question évidente: Face à un Kadhafi qui n'en démord pas, que fera l'OPEP ou autre pour pallier les 1,8 millions de barils injectés quotidiennement par la Libye ? « Il existe au sein de l'OPEP des capacités importantes d'exportation non exploitées» déclarait ,le 28 février dernier,Eric Besson ministre de l'Industrie et de l'énergie français. Ce qui n'a pas empêché les prix de grimper à la pompe hier, au grand mécontentement des Français. Le stock français de 90 jours, n'ayant pas absorbé cette augmentation, augure d'une évolution à la hausse du pétrole, au moins jusqu'à la fin du premier semestre de l'année en cours. Au Maroc, ainsi sollicitée, la Caisse de compensation ne pourra pas tenir longtemps. Le pétrole tient bonne place à côté du gaz, du sucre, du blé et autres produits subventionnés. Une augmentation des prix du gaz et du pétrole ne serait d'ailleurs pas totalement exclue. La différence, effet collatéral de la conjoncture en Libye en particulier, et dans toute la région MENA d'une manière générale, agite aux yeux des investisseurs financiers des ratios de rentabilité à la hausse concernant le pétrole. Ceux-ci ont réduit leurs positions sur les marchés des matières premières à l'exemple du cuivre, dont les cours évoluent à la baisse depuis une semaine. De la même manière, malgré des fondamentaux de l'offre et de la demande inchangés, la réorientation des investisseurs financiers vers les actifs de pétrole, a desserré le goulot spéculatif sur le marché des céréales. Les cours des matières agricoles ont corrigé à la baisse, suite à ce repositionnement spéculatif. Pour la Caisse de compensation marocaine, ça sera bonnet blanc et blanc bonnet, notamment à cause de la corrélation inverse existant entre l'énergie et les matières agricoles sur les marchés financiers. Au moins pour 2011.