La Banque mondiale révèlera sa stratégie pour l'Afrique en mars prochain. La compétitivité et l'emploi érigés en clés du développement du continent. La volonté commune des pays dits «en retard» par rapport à un idéal qu'est le développement ne peut se concrétiser sans un soutien financier conséquent. C'est bien connu, la volonté de progresser ne suffit malheureusement pas. La Banque mondiale (BM), l'une des institutions qui accorde des prêts à ces pays pour combler le fossé qui les sépare dudit développement (sans pour autant y parvenir), vient d'annoncer la publication d'une nouvelle stratégie adressée au continent le plus à la traîne, à savoir l'Afrique. Objectif, rattraper le retard d'ici 2016. Intitulée «L'avenir de l'Afrique et comment la Banque mondiale entend y contribuer», la nouvelle stratégie sera présentée en mars prochain. Sa conception a bénéficié d'échanges de vues, de contributions et de commentaires de plus de 2.000 personnes, africaines et non africaines. Celles-ci ont en effet pris part à plusieurs consultations en face à face et en ligne pendant une période de huit mois. Réduction de la pauvreté prime sur croissance Sur la base des commentaires issus des consultations, la Banque mondiale a défini deux axes d'actions en faveur du continent africain. Autrement dit, les champs de bataille sur lesquels il faudrait se focaliser en priorité. Au cœur des préoccupations figurera ainsi «la compétitivité et l'emploi», ainsi que «la vulnérabilité et la résilience». Pour rappel, les objectifs de la Banque mondiale ont évolué au fil des ans. Elle a récemment mis l'accent sur la réduction de la pauvreté, en délaissant l'objectif unique de croissance économique. Encourager la création de très petites entreprises dans les pays en voie de développement constitue également l'un de ses objectifs centraux. La vice-présidente de la l'institution pour la région Afrique, Obiageli Ezekwesili, définit dans ce sens les nouveaux défis de l'instance : «A l'avenir, nous devons prendre appui sur le secteur privé, les acteurs du développement et, plus important encore, la société africaine, dans la mise au point de solutions aux problèmes de développement ; et assurer que nos connaissances et nos ressources financières soient beaucoup plus productives et efficaces». En 2010, l'aide apportée à l'Afrique par la BM a atteint un chiffre record de 11,5 milliards de dollars américains, consentie sous forme de prêts, crédits à taux d'intérêt quasi nul, dons, prises de participation et garanties.