Le président de la commission Emploi et Relations sociales de la CGEM a présenté ses 20 mesures, mardi dernier au siège de la confédération patronale, pour développer la création d'emploi et réduire le chômage. À écouter Jamal Belahrach, président de la commission Emploi et Relations sociales de la CGEM, qui a présenté ses 2 mesures pour développer la création d'emploi et réduire le chômage, on a l'impression d'être devant une recette magique visant à sortir le marché de l'emploi au Maroc de sa léthargie. À vrai dire, toutes ces propositions ont été élaborées dans un cadre pour le moins théorique alors que l'on s'attendait à des mesures concrètes, pratiques et aisément adaptables à la réalité des choses. Une réalité, il faut le dire, qui ne rime pas avec les ambitions légitimes de Belahrach. Parmi les obstacles soulevés, les capacités limitées de production de la machine économique ainsi que la mentalité et l'état d'esprit de nos entrepreneurs qui semblent être les vrais freins à la création de centaines de milliers d'emplois par an, comme le prévoit la vision 2020 de la CGEM. Une mentalité orientée vers la recherche du profit maximum à court terme accompagnée d'une frilosité empêchant toute prise de risque et limitant au strict minimum les recrutements. En un mot, le goût du risque et l'amour de l'aventure sont les maillons manquants. D'où l'impérieuse nécessité, soulevée par la commission Emploi, «de passer d'une vision idéologique à une vision pragmatique de l'économie de marché». Dans ce sombre tableau, Belahrach cite également les lacunes de la fiscalité, la difficulté d'accès au financement et la lourdeur de la bureaucratie, qui viennent compléter ce diagnostic peu reluisant. Ainsi, les mesures annoncées pour une lutte efficace contre le chômage que vient de présenter Belahrach sont en fait plus des axes de réflexion pour optimiser l'employabilité des jeunes qu'un véritable programme. Les appliquer permettrait de gagner un ou deux points via une gestion optimale des compétences disponibles sur le marché ou en formation. S'attaquer à la racine du mal Parmi les pièges que cette démarche souhaite éviter, l'amalgame entre sous-emploi et absence d'emploi. En s'attaquant à ce sujet, c'est la politique de l'éducation et de l'enseignement qui est mise à l'index. Une politique défaillante comme tout le monde le reconnaît, à commencer par le président de la commission emploi. Le constat est sans appel : il faut s'attaquer à la racine du mal et non aux branches. Certes, plusieurs secteurs d'activité, notamment les nouveaux métiers du Maroc, souffrent de la rareté des compétences adéquates dont la qualité est aussi remise en cause parfois, mais les métiers traditionnels aussi doivent être pris en charge. Le maître mot de cette présentation fut de confronter les discours que l'on peut entendre ici et là avec la problématique de l'incohérence manifeste des stratégies sectorielles au Maroc (cf. www.lesoirechos.com). Quant à l'objectif attendu de ces propositions, comme l'a annoncé le président de la commission, c'est d'aboutir à un vrai débat national sur l'emploi. «notre objectif est qu'un pacte national pour l'emploi voit le jour et que ces mesures soient prises en compte dans le projet de loi de finances 2012», conclut-il.