Investisseurs étrangers Essuyant d'importantes pertes sur l'Egypte, les fonds et institutionnels étrangers ajustent, depuis vendredi, leurs expositions sur les marchés de la région. Le mouvement baissier est relayé par les particuliers, qui prennent des bénéfices. Les institutionnels nationaux, quant à eux, se positionnent depuis hier sur les niveaux de cours attrayants des grosses capitalisations. bouchaïb el yafi L'onde de choc partie de la Bourse égyptienne depuis mercredi dernier a rattrapé celle de Casablanca. On apprend que les investisseurs étrangers se mettent en ordre de repli sur les valeurs marocaines. «Très engagés sur la Bourse égyptienne, ils y ont essuyé d'importantes pertes depuis le début des troubles politiques et ont décidé dès lors de réduire leurs positions sur l'ensemble des bourses de la région MENA», note-t-on chez BMCE Capital Bourse. Il faut comprendre, d'après les entretiens des responsables de la banque d'affaires de BMCE Bank avec quelques-uns de leurs clients étrangers, que «cette tendance est liée essentiellement à des réajustements des ratios d'exposition internes des fonds et portefeuilles des institutionnels étrangers aux marchés de la région». Yoyo pour le Masi Ce qu'on nous confirme chez Attijari Intermédiation, qui souligne que «la tendance baissière de vendredi a été déclenchée par des investisseurs étrangers et suivie en milieu de séance par des particuliers nationaux, notamment ceux qui détiennent des positions spéculatives». Tout le monde s'accorde sur le fait que les particuliers ont suivi dans un mouvement de prises de bénéfices, étant donné que le marché avait beaucoup pris en 2010 et qu'il a accéléré sa cadence sur les trois premières semaines en enregistrant jusqu'à 6% de hausse. Tout est parti un peu très vite vendredi dernier, lorsque de grosses quantités ont été postées à la vente par les intermédiaires pour le compte de clients étrangers. Porté par d'importantes quantités à la vente sur les blue ships de la place, l'indice de référence de toutes les valeurs cotées à la Bourse de Casablanca, le Masi, a fait du yoyo jusqu'à 12h00, avant de se délester en milieu de séance de 1,2% et de clôturer la séance à 2,61% de pertes, dans un gros volume : 563,81 millions de DH, soit environ 9% de la capitalisation. C'est la plus forte variation à la baisse jamais enregistrée depuis janvier 2009. Une prise de bénéfices de la part des particuliers, qui ont engrangé beaucoup de gains en 2010, a accéléré le mouvement. La majorité ont continué encore hier à vendre. Le marché a ouvert avec 2% de pertes, avant de se ressaisir et de les réduire à 1,27% en milieu de séance. Jusqu'à 13h00, le volume des échanges avait déjà cumulé 292 millions de DH, enregistrés pour l'essentiel sur les grosses capitalisations telles Maroc Telecom (-104 millions de DH), Attijariwafa bank ( 70 millions), BCP (33 millions) ou encore Addoha (23 millions). Les traders confiants «Il faut savoir que les étrangers détiennent essentiellement de grosses capitalisations dans leurs portefeuilles. Un petit mouvement sur ces blue ships et c'est tout le marché qui se retrouve malmené», note-t-on chez Art Bourse. Ses traders estiment que le mouvement baissier continuera dans une moindre mesure sur la séance de demain, étant donné que les étrangers détiennent encore des positions à solder. Ce qu'on nous confirme chez Attijari Intermédiation, qui souligne que «ce mouvement devrait s'estomper graduellement sur les deux prochaines séances. Les institutionnels nationaux sont à nouveau dans des positions acheteuses». Le niveau des cours redevient attrayant et plusieurs sociétés de bourse confirment le repositionnement d'institutionnels marocains sur des valeurs phares de la cote. En termes de visibilité, que ce soit chez BMCE Capital, Attijari Intermédiation, Art Bourse ou Sogebourse, les traders restent confiants dans leurs analyses du marché. «La bourse devrait terminer l'année 2011 sur une note positive, portée par les bons résultats projetés pour la majorité des sociétés cotées et les introductions en vue». Voilà ce qui pourrait calmer un peu les esprits.