A une année et quelques mois des législatives de 2012, l'Istiqlal et le PAM se livrent une véritable guerre pour asseoir leur domination sur la région du Sahara. Le Sahara continue de diviser le PAM et l'Istiqlal. Chacune des deux formations tente d'y asseoir sa domination. La semaine dernière, le secrétaire général du parti du Tracteur, Mohamed Cheikh Biadillah, s'y est déplacé pour «l'élargissement de l'association des élus originaires de cette région». Une entité dont il assure la présidence depuis 2010. Des conseillers issus du parti de la Balance ont, bien entendu, boudé cette réunion, à l'image de Hamdi Ould Errachid, le président du conseil de la ville de Laâyoune, en total désaccord avec le SG du PAM. Une absence nullement isolée. Le mercredi 26 janvier, le quotidien «Al Alam» publie un communiqué de la section des provinces du Sud de l'association des élus locaux du PI, dans lequel ils affirment, à l'unisson, qu'ils ne sont pas concernés par l'entité créée par le PAMiste Biadillah. Et pour cause, ils ont déjà un cadre qui leur est spécialement dédié. Et de rappeler que leur association vient juste de tenir, mi-janvier, son sixième congrès à Rabat en présence du secrétaire général du PI, Abbas El Fassi. Outre cette réunion, le même communiqué rappelle que les élus istiqlaliens ont organisé, le 10 décembre dans la capitale spirituelle du royaume, une rencontre couronnée par la création des sections Assa-Zag, Guelmim, Tata, Tan Tan, Smara, Tarfaya, Laâyoune, Boujdour, Dakhla et Aousserd. Une réunion au cours de laquelle Hamid Chabat et Hamdi Ould Errachid se sont partagé la vedette. Le maire de Fès a profité de l'occasion pour s'adonner à son sport favori : attaquer le PAM. Il est d'ailleurs le seul à oser le critiquer ouvertement, les autres recourant par contre à des allusions, y compris leur secrétaire général. Quant au maire de Laâyoune, il a été fortement défendu par les siens contre des voix qui lui imputent une part de responsabilité dans l'installation du campement de fortune de Gdeim Izik. Le PAM se défend Justifiant leurs refus d'adhérer à l'association présidée par Biadillah, les élus istiqlaliens se sont même permis de rappeler à l'opinion publique et par ricochet au PAM que la loi garantit aux Marocains la création d'associations, conformément au Dahir de 1958 dit des libertés publiques, promulgué sous le gouvernement d'Ahmed Balafrej (un istiqlalien). Dans des déclarations au « Soir échos », une source au PAM explique que Mohamed Cheikh Biadiallah s'est déplacé au Sahara en sa qualité de conseiller de la région et non en tant que secrétaire général du Tracteur, et que la réunion était ouverte à tous les élus du Sahara, quelle que soit leur appartenance politique. Commentant la réaction des istiqlaliens, la même source relève qu'à Tan Tan, le SG du PAM a déjeuné dans la demeure du président du conseil municipal, Boulone, un membre du PI. Seul bémol à ces propos, un autre membre de la famille Boulone, député, a quitté en octobre dernier les rangs de l'Istiqlal pour rejoindre ceux du PAM. La même démarche a été effectuée par Amra Cheikh. Changement de démarche La sortie médiatique des élus de l'Istiqlal s'inscrit dans le cadre de la nouvelle politique de ce parti de réponse de manière «agressive» aux attaques du PAM. Une démarche qui rompt avec une longue phase de silence, quoiqu'elle demeure encore assez timorée. Les cadors istiqlaliens évitent de citer nommément le PAM. Le secrétaire général, Abbas El Fassi, est d'ailleurs un adepte de l'usage des allusions au Tracteur. Pour le moment, seuls Hamid Chabat et dans une moindre mesure Abdellah Bekkali, dans ses éditos publiés sur «Al Alam», font exception.