Les tensions politiques ne sont nullement réservées aux grandes formations. A l'image du Parti marocain libéral, les petites formations politiques traversent également des zones de turbulences. Le parti marocain libéral (PML) du très controversé Mohamed Ziane est depuis un certain temps sujet à une confrontation entre la vieille garde et une jeunesse qui piaffe d'impatience pour prendre les commandes, réclamant la tenue d'un congrès. Et pour cause, «le second mandat du coordinateur national du parti (Mohamed Ziane, ndlr) a expiré depuis plus de cinq mois. Dans ces conditions, la tenue d'un congrès devient nécessaire pour l'émergence d'une nouvelle direction. On est obligé de respecter la loi sur les partis», déclare Isaac Charia, le secrétaire général de la jeunesse du PML. Seul bémol dans ces propos, la dernière grand-messe de ce parti remonte aux 16 et 17 décembre 2006. Donc la loi sur les partis accorde un délai de quelques mois supplémentaires aux formations pour tenir leurs congrès. La jeunesse contre Ziane Au-delà de cet appel de Me Charia, force est de constater qu'au sein de cette petite formation, les relations entre M. Ziane et une partie de sa jeunesse ne sont pas au beau fixe. Charia, dans des déclarations au Soir échos, ne cache pas ses intentions de «présenter sa candidature, lors du prochain congrès du PML, au poste de secrétaire national du parti». Confiant dans ses chances de remporter ce challenge, il souligne qu'il a «évoqué ce point avec plusieurs membres du PML» qui l'ont «assuré de leurs soutien». Pour ce prétendant au poste du puissant Me Ziane, un ancien de l'Union constitutionnelle, «il est urgent de tenir un congrès. Les chances de notre parti lors des élections législatives de 2012 en sont d'ailleurs tributaires». Un rendez-vous auquel «l'autre partie ne se montre guère enthousiaste. Pour les forcer à adhérer à cet élan nous comptons lancer une pétition dans les rangs de nos militants», estime-t-il. C'est dire qu'au PML, «un mouvement réformateur» est en train de se préparer. Charia et les siens auront-ils les coudées assez franches pour réussir leurs plans ? «Ils ont la loi, puisque les statuts du parti ont limité à deux les mandats du secrétaire national. Mais ils n'ont pas la force politique et les solides réseaux pour écarter Me Ziane de la direction. L'image de ce parti dans l'opinion publique demeure très liée à son fondateur. Une tentative de secouer cet ordre des choses pourrait s'avérer une âpre mission», estime un observateur de la place.