Entretien. Secrétaire général du Parti marocain libéral (PML), Mohamed Ziane revient sur les péripéties de son parti et sur les prochaines échéances électorales. Des critiques sans modération. Aujourd'hui Le Maroc : Vous venez de créer le parti marocain libéral. Cette constitution arrive avec la pré-campagne électorale comme une simple coïncidence ? Me Ziane : Pourquoi vous dites qu'on vient de créer un parti ? Le Parti marocain libéral (PML) a été fondé en 1999. Toutes les autres nouvelles formations sont fondées par des anciens ou des proches du PML. Le problème qu'on a eu est que l'administration a longtemps tergiversé avant qu'elle ne se décide, il y a à peine six mois, à nous remettre le récépissé de la délivrance. De quelle administration s'agit-il ? Je ne veux nommer personne, mais je dirais plutôt qu'il s'agisse de l'administration des affaires politiques. C'est cette administration, inexistante d'ailleurs dans les organigrammes de l'appareil exécutif marocain, qui gère le politique. Allez savoir comment elle fonctionne et qui la dirige. D'ailleurs, et en tant que juriste, je dois vous dire que rien, dans la loi, n'oblige un citoyen marocain à demander un récépissé lorsqu'il veut fonder une organisation politique. Pourquoi ce nouveau parti alors qu'il existe plus d'une trentaine ? Nous avons créé le PML parce que nous nous considérons en mesure de défendre les idéaux du libéralisme. Mais qu'est ce qui vous différencie par rapport au reste des partis qui se réclament du libéralisme ? Nous sommes un parti libéral parce que d'abord nous y croyons. Et puis il n'y a plus aucune autre idéologie qui résiste à la mondialisation et aux impératifs économiques à part le libéralisme. Le gouvernement actuel met en oeuvre des politiques Libérales. Manque de pot, il ne les réussit pas. Donc, autant laisser les libéraux faire des politiques libérales. Quant au reste des formations qui se réclament du Libéralisme, elles le font d'une manière gauche et parfois sans maîtrise du discours. Nous, nous avons le courage de dire que le libéralisme est un et indissociable. Economie, société et politique, tous ces domaines doivent êtres régis par les mêmes dogmes du libéralisme. Et le marché dans son acceptation la plus large reste le seul arbitre. Donc, vous récusez les garde-fous nécessaires du moins pour réussir une période de transition ? Absolument. Et c'est quoi cette trouvaille de garde-fous ? Les Marocains sont matures pour assumer pleinement leur responsabilité. Un garde-fou est antinomique avec le libéralisme et donc avec la démocratie. Vous restez égal à vous-mêmes ; Me Ziane, vous ne cessez jamais de contester tout ce qui bouge. Me Ziane: je ne conteste pas tout. Donnez-moi un exemple d'une bonne action que j'ai contestée? Ce qu'on me reproche justement c'est que j'ai le courage de mes idées. J'assume mes choix en mettant parfois ma carrière en jeu. Rappelez vous la période de l'assainissement en 1996. J'ai dit non à cette croisade hors la loi et j'ai jeté l'éponge alors que personne n'osait critiquer les hommes forts de l'époque. Revenons aux élections, Comment allez-vous choisir les têtes de listes qui généralement posent problème ? Par les règles de la démocratie. Pas par leur fortune ? Absolument pas et puis je vous le dis, contrairement à certaines formations politiques, le choix de têtes de liste se fera dans la transparence. Ceux que nous allons choisir ne paieront rien. C'est gratuit, sauf qu'ils doivent justifier leur candidature par leur compétence, leur honnêteté et leur expérience. Vous procédez même aux soldes ? Nous ne sommes pas dans un supermarché, c'est gratuit. Un point c'est tout. Vous préparez vos têtes de liste. Donc vous acceptez le scrutin de liste… D'abord, il y a une précision de taille. Le mode de scrutin choisi pour les prochaines élections n'est ni un scrutin de liste ni un scrutin uninominal. C'est une procédure bâtarde. Maintenant qu'elle est adoptée, on est contraint de s'y soumet. Disons, qu'on fera avec. Comment le PML financera-t-il sa campagne ? Comptez-vous sur les deniers publics pour cela ? Quand on accepte de jouer le jeu dans la légalité, il faut respecter les normes. En juriste, je suis bien placé pour en connaître les règles. Pour le financement, les pouvoirs publics ont décidé d'octroyer des subventions aux partis politiques qui prennent part aux élections. Je ne vois pas pourquoi vous voulez que le PML fasse l'exception. Quoiqu'en principe, on peut formuler des réserves…