La cosmétique traditionnelle marocaine a le vent en poupe au niveau mondial. Les actions officielles pour cette filière au haut potentiel à l'export ne dépassent jamais le soutien à la population locale. Lundi, l'huile d'Argane était l'honneur aux derniers Golden Globes, le méga-événement planétaire américain. Le figaro des stars américaines, Robert Vetica, ne tarit pas d'éloges sur l'huile marocaine. Reprise dans la presse américaine à grand tirage, l'actrice internationale Scarlett Johannson recommande de l'utiliser pour les cheveux. Une pub inespérée pour le produit star de la cosmétique traditionnelle marocaine. Mais il y en a d'autres : henné, ghassoule, eau de rose et huile de cactus entre autres produits traditionnels locaux. La demande étrangère croissante sur ces produits a notamment impacté à la hausse leurs prix de commercialisation. Le plan Maroc Vert prévoit à ce titre, d'augmenter la production actuelle du cactus de quelques 390.000 tonnes de 55% à l'horizon 2020. A l'instar de l'huile d'Argane, celle-ci possède de nombreuses propriétés cicatrisantes et anti-rides, entre autres. Les deux huiles sont actuellement très prisées par les marques de cosmétiques. Le prix de l'huile d'Argane a bondi de 400% sur les 5 dernières années. Le henné et le ghassoule, dépendants fortement de la production locale, connaissent des fluctuations importantes sur leurs prix.Longtemps utilisés sur le marché intérieur, le regain d'intérêt pour cette filière a donné naissance à plusieurs opérateurs structurés. Les pionniers en la matière sont Tiyya. Cette entreprise marocaine a développé une gamme complète de produits cosmétiques marocains. Actuellement, l'entreprise marocaine, filiale de la Siger affirme être le leader international pour la fleur d'oranger et de ses produits dérivés avec une part de marché de 40%. L'enseigne vend ses produits dans 30 points de vente au royaume et 11 points de vente à l'étranger dont la Russie. De plus, la marque est actuellement vendue dans les étalages des grandes surfaces marocaines et même dans quelques points du géant Carrefour en France. Tiyya n'est pas la seule entreprise à investir cette filière. Des entreprises françaises telles que la société «Les sens de Marrakech» a senti le filon et s'active au niveau local ou encore Yves Rocher qui vient de lancer une gamme dédiée aux produits de la cosmétique marocaine. Tous ces opérateurs se fournissent quasi-exclusivement auprès de la population locale active dans ces cultures. Cette dernière s'est constituée en coopératives, ces dernières années, encouragée en cela par la demande exceptionnelle sur ces produits. Leur but d'améliorer leurs revenus avance dans la bonne voie, grâce notamment à l'intérêt qu'accorde le ministère de tutelle à cette filière. Intérêt qui s 'est traduit par un certain nombre d'actions restructurantes. Le Maroc est premier producteur mondial en Huile d'Argane, avec 800,000 Ha d'arganiers dans le Souss, numéro1 mondial en Ghassoule, argile dont les seuls gisements connus à ce jour dans la planète sont situés dans la région de Fès. Il est également 3e mondial derrière la Bulgarie et la Turquie dans la production de l'eau de rose distillée. Le plus qualitatif marocain à ce niveau permet à la rose Damascena d'avoir les faveurs des parfumeurs internationaux. En somme, même avec tout le support apporté par le canal officiel et vu le potentiel très prometteur de cette filière, notamment à l'export, on serait tenté d'en redemander plus.