La cote a lâché 2,71% depuis le 12 janvier. Un mouvement nourri par les annonces des agences de notation, la hausse de l'assurance sur les credit default swap des dettes souveraines ou encore la baisse du dirham face au dollar. Les battements d'ailes des papillons tunisiens ont provoquО, en moins d'une semaine, des tempРtes sur les places financiПres marocaines et Оgyptiennes. L'onde de choc nous vient de la Bourse de Casablanca, qui dОcroche depuis mercredi dernier. S'en est suivie dПs lundi une hausse de l'assurance sur les CDS (credit default swaps) de la dette souveraine marocaine sur le marchО international. Puis l'on apprend mardi encore que le dirham se dОleste davantage face au dollar. Hier encore, on craignait surtout pour la cote casablancaise, qui a ouvert en forte baisse avant de se ressaisir en mi-journОe, mais dans des volumes faibles. «Les investisseurs sont hОsitants et ne souhaitent pas prОcipiter le mouvement baissier», note un trader de la place. Jusqu'au 12 janvier, l'indice de toutes les valeurs de la cote, le Masi, caracolait encore И 10.965 points, engrangeant en sept sОances plus de 6% de performance, avant de perdre depuis quelque 2,71%. La dОgringolade du Madex a ОtО moins accentuОe, notamment du fait de la bonne tenue des tОlОcoms, des immobiliПres, des cimentiПres et dans une moindre mesure des bancaires et des miniПres. Gagnant plus 5,87% depuis dОbut janvier, l'indice des valeurs les plus liquides de la place s'est dОlestО de 2,63% depuis mercredi dernier. Les grandes perdantes de ce mouvement sont les bancaires, qui aprПs avoir crevО le plafond, gagnant jusqu'И 10,39% entre le 2 et 12 janvier, elles ont baissО de 4,22% depuis lors. «L'annОe boursiПre Оtait bien partie pour offrir de plus belles opportunitОs aux investisseurs, mais le vent a tournО subitement et l'on craint un mouvement moutonnier sur la place. La perspective est nourrie en filigrane par les rОcentes annonces des agences de notation et la hausse des spreads sur les dettes souveraines», souligne un analyste de la place. Et d'ajouter «qu'aussi bien les Оconomies que les places financiПres maghrОbines sont pratiquement dis-connectОes les unes des autres, mais l'on craint que le mouvement de panique ne se dОclenche du cЩtО des investisseurs Оtrangers, qui font beaucoup foi plus dans les annonces des cabinets conseil et des agences de notation, que dans les fondamentaux des pays». En effet, le coЮt des obligations tunisiennes И cinq ans contre le dОfaut de paiement a augmentО de 5 points de base И 190 points. Les swaps sur dОfaillance de crОdit de la dette Оgyptienne de cinq ans a gagnО environ 62 points de base И 340 points, un sommet de 18 mois. Plus stable encore pour le Maroc, le pays a vu ses CrОdit default swap (CDS) И cinq ans augmenter de 16 bps И 160 bps, un haut niveau en 13 mois. CЩtО changes, le cours virement du dirham a Оgalement reculО de 2,9 % И 8,375 par rapport au dollar amОricain depuis le 10 janvier. Un tout autre son de cloche, plus rassurant cette fois-ci, nous vient d'un patron d'une grande banque d'affaires de la place. Ce dernier note que le mouvement baissier qui s'est dОclenchО sur la place de Casablanca n'a aucune relation avec la situation en Tunisie, ni les annonces des agences de notation. «La correction, prОcise-t-il, Оtait prОvisible depuis le dОbut de l'annОe. Le marchО avait en effet pris plus de 12% depuis octobre dernier, alors mРme que certaines valeurs affichaient des hausses de plus de 30 ou 40% et c'est tout И fait normale que les investisseurs chercheraient И rОaliser une partie de leurs bОnОfices». Cette prise de bОnОfices serait aussi motivОe par le souhait des boursicoteurs de repositionner une partie de leurs mises sur les nouveaux plans d'Оpargne actions (PEL) offerts depuis peu par les banques. Des produits qui reНoivent jusqu'И 600.000 DH d'Оpargne et dont les plus-values futures sont dОfiscalisОes au bout de 5 ans. Les grandes perdantes de ce mouvement sont les bancaires, qui après avoir crevé le plafond, gagnant jusqu'à 10,39% entre le 2 et 12 janvier, elles ont, depuis lors, baissé de 4,22% .