Pour son concert du nouvel an 2011, l'OPM a interprété «Passions» d'Ahmed Essayad. La première a eu lieu mardi 17 janvier au Megarama de Casablanca. Le Soir échos revient sur les moments forts de ce grand spectale. Ahmed Essayad a dОchaФnО l'orchestre philharmonique du Maroc (OPM), le trac se ressentait sur le visage de tous les musiciens. Lors de la premiПre de «Passions», le prОsident de l'OPM, Farid BensaХd, n'a pas hОsitО И souligner la difficultО de cette crОation contemporaine mondiale. «Merci Ahmed pour cette crОation, mРme si tu as beaucoup fait souffrir l'orchestre par la belle complexitО de ton Оcriture moderne», a-t-il dОclarО. Pour la toute premiПre fois, le dОfi est lancО. Il fallait sortir des sentiers battus et de la musique purement classique des grands maФtres. En quatorze annОes d'existence et aprПs avoir produit environ 300 concerts du rОpertoire classique, le temps Оtait venu de passer И autre chose. «C'est dans cette optique d'Оvolution que nous avons commandО une crОation И Ahmed Essayad», a soulignО Farid BensaХd juste avant le dОmarrage du concert, le lundi 17 janvier au Megarama de Casablanca. PrПs de 350 personnes ont pris leur ticket pour assister И cette premiПre des premiПres. Le lendemain, c'Оtait le tour des invitОs de l'orchestre pour un concert de gala pour lequel la salle Оtait comble. «On a comptО prПs de 950 personnes. Il y a en mРme une centaine qui n'a pas pu accОder И la salle. Elles sont venues en retard, mРme si elles avaient leurs invitations, elles ne pouvaient malheureusement pas assister au concert», dОclare une source au dОpartement de communication de l'OPM. Cette mРme source regrette qu'il n'y ait pas eu autant de monde lors de la premiПre date И Casablanca : «Pourtant, les prix sont accessibles, l'orchestre les a rendus prix abordables pour encourager le grand public И venir aux concerts». Le nombre rОduit de tОlОspectateurs durant la premiПre de «Passions» n'a pas empРchО Ahmed Essayad d'expliquer sa dОmarche au public. Sur scПne, avec beaucoup de patience, il a fait de son mieux pour vulgariser certains termes techniques -polyrythmie, dissymОtrie, couleur. Son ѕuvre a intriguО les spectateurs prОsents. Ceux qui ne connaissent pas Ahmed Essayad, et encore moins son ѕuvre, apprendront de sa bouche que cette crОation est le rОsultat de sa recherche pendant 35 ans sur la musique du Haut Atlas marocain. Si «Passions» n'a pas ОtО facile И interprОter pour l'OPM, «car techniquement exigeante», comme l'avoue son auteur, elle est aussi difficile И l'Оcoute. L'ѕuvre bouleverse les habitudes, certains spectateurs diront mРme qu'elle est intrigante. La répétition est bannie. «C'est une œuvre qui secoue, on a l'impression qu'il n'y a aucune musicalité, c'est éparpillé, on n'arrive pas à sentir l'harmonie», confie un spectateur И la sortie du spectacle. D'autres personnes plus patientes Оviteront de donner un jugement dОfinitif. «J'avoue que cela ne m'a pas trop plu mais je sens qu'il y a un Оnorme travail derriПre, mon oreille n'est peut-Рtre pas habituОe. Je pense qu'on ne doit pas se contenter d'une premiПre Оcoute». Ahmed Essayad est conscient de cette difficultО. Normal, il Оvite lui-mРme la facilitО. Mais il conseille aux auditeurs de ne pas se rОtracter, d'affronter cette difficultО. «Passions n'est pas une ѕuvre facile, car techniquement exigeante. Pour vous auditeurs, elle ouvre grandes ses portes, entrez-y et laissez-vous entraФner par sa musique». La polyrythmie est l'ОlОment central qui a caractОrisО l'ѕuvre d'Ahmed Essayad. «Le rythme entendu rОsulte de plusieurs formules rythmiques superposОes», explique le compositeur. La rОpОtition est bannie. Pour l'artiste, se rОpОter, c'est se nОgliger. Le mot est dit. Tout au long de l'ѕuvre, Ahmed Essayad reste attachО И cette notion qui est pour lui une sorte de valeur et de conviction.