Un colis piégé livré jeudi à l'ambassade de Suisse à Rome a gravement blessé aux deux mains un employé de la représentation helvétique. Une des pistes principales à l'heure actuelle serait celle des «milieux anarchistes de la mouvance écologiste-terroriste». Trois heures plus tard, un colis explose à l'ambassade du Chili à Rome, faisant un blessé. La police italienne a également évoqué une fausse alerte à l'ambassade d'Ukraine. Deux colis piégés ont explosé jeudi à Rome dans les ambassades de Suisse et du Chili, faisant un blessé dans chaque représentation diplomatique, dont un grave côté suisse. Le parquet de Rome a ouvert une information judiciaire pour «attentat à finalité terroriste», sous la direction du procureur-adjoint Pietro Saviotti, chef de la cellule antiterroriste. Les services de sécurité procédaient à des vérifications dans toutes les ambassades et services consulaires de la capitale italienne, apprend-on. Un colis suspect découvert auprès de celle d'Ukraine s'est révélé être une fausse alerte. D'après le Corriere della Sera, lors de la première déflagration à l'ambassade suisse, c'est son portier qui a été victime de l'attentat. Il s'agit un ressortissant suisse âgé de 53 ans, qui s'occupe également de la réception du courrier. Sa vie n'est pas en danger, il risque cependant l'amputation des deux mains. Mais pour l'agence «Ansa», l'employé risque de perdre seulement la gauche. «Nous sommes pleinement solidaires avec l'ambassadeur et tout le personnel de cette représentation diplomatique qui a fait l'objet d'un déplorable acte de violence qui mérite la plus ferme condamnation», a déclaré dans un communiqué le ministre italien des Affaires étrangères, Franco Frattini. Selon les premiers éléments de l'enquête, on aurait immédiatement fait le lien entre cette explosion et un incident survenu il y a un plus de deux mois. Le 05 octobre dernier, en face de cette même ambassade suisse, un kamikaze et pyromane avait menacé de se faire exploser si on ne libérer pas « Costa, Silvia et Billy », des anarchistes radicaux italiens arrêtés à Zurich en avril dernier alors qu'ils planifiaient des attentats terroristes. Et pour le Corriere della Sera, un autre rapprochement aurait été fait avec Marco Camenisch, un activiste écologiste radical, toujours emprisonné en Suisse suite à son extradition d'Italie en 2002, après avoir purgé une peine de douze ans de prison. De sa cellule, il avait ouvertement approuvé l'action des anarchistes radicaux. Ces attentats surviennent deux jours après la découverte d'un engin rudimentaire à bord d'une rame de métro vide dans la capitale italienne. Cet engin ne contenait toutefois ni détonateur ni poudre explosive, a dit la police. Pour le moment, aucun groupe terroriste n'a revendiqué la paternité de ces attaques.