Après avoir travaillé pour les rives plantureuses de Hollywood, le réalisateur Gabriele Muccino revient à son Italie natale afin d'y signer Baciami ancora, la suite de Juste un baiser, film qui l'a révélé internationalement en 2002. Présenté hors compétition lors du 10ème FIFM, il mérite de s'y attarder, dressant des destins humains et touchants. IIl y a quelque chose de précieux et d'unique dans l'idée d'écrire une suite à un film : le sentiment que cela est plus réaliste que l'existence d'un seul film. Le public est déjà familier des personnages, même avant le générique de début. On connaît déjà leur personnalité et les éléments de leur passé ». Neuf ans se sont passés depuis que nous avons quitté les personnages de ce long-métrage : Carlo et ses amis sont tous à différents moments charnières de leurs vies. L'ouvrage d'une durée de plus de deux heures, chargé en densité humaine, nous embarque au cœur des trahisons, des amours, des amitiés, des questionnements de ces jeunes quarantenaires, quittés huit auparavant. Et le parallèle entre les personnages de Muccino s'opère au fil des séquences, aux prises avec d'autres épreuves, les hauts et les bas de la vie, simplement. Le moment bien senti pour le spectateur de se positionner face à ces hommes et ces femmes qu'il retrouve sur grand écran. Lui, qu'a-t-il réalisé, ou construit ces dernières années ? Qui a-t-il aimé et de quelle intensité ? Ses rêves sont-ils encore les mêmes ? En écho, ce sont encore les héros du film qui lancent leurs répliques en guise de réponse : « - C'est ici, que nos rêves sont nés » ; « - Il y a des choses très belles qu'on n'a pas su voir » ; «- Tu m'aimeras comme tu l'as aimée ? Drôle de façon de divorcer… ». Plus sereins, ils ont laissé derrière eux les jours grisants du célibat et les relations légères, les nuits tardives, les gueules de bois, et les rêves impossibles. Maintenant, une nouvelle histoire se profile, celle de l'éducation des enfants, des séparations, des carrières à mener. Sans se retourner. Que va-t-il se passer à présent ? Est-ce la vraie vie ? La vie est-elle ailleurs ? « - Cultivons du café au Brésil ! – T'as fumé quoi ? ». Les personnages sont las, essoufflés, dans cette Europe en crise où certains ne parviennent pas à trouver leur place. Pour le cinéaste Gabriele Muccino, cette suite à « Juste un baiser », a un goût particulier : « Il y a quelque chose de précieux et d'unique dans l'idée d'écrire une suite à un film : le sentiment que cela est plus réaliste que l'existence d'un seul film. Le public est déjà familier des personnages, même avant le générique de début. On connaît déjà leur personnalité et les éléments de leur passé. Même si « Baciamo ancora » peut être apprécié par ceux qui n'ont pas vu « Juste un baiser », le film est une incroyable continuité pour ceux qui ont vu et aimé le premier volet. Les personnages, leurs défauts, leurs difficultés, leur perplexité face à la vie, donnent à ce film une sorte de mémoire qu'un film unique ne pourrait jamais avoir. C'est comme si les vies des personnages avaient continué hors écran ces dix dernières années. Ils ont grandi. Ils ont vieilli. Ils sont presque tous plus matures et moins superficiels que par le passé… On attend peut-être « l'ultimo bacio », dernier baiser, celui donné au spectateur a fior du labbra, du bout des lèvres…