La polémique autour de la présence de Pedro Almodovar à Tanger Créa est à présent de l'histoire ancienne. Depuis l'incident de la première édition, beaucoup d'eau a coulé sous les ponts. « Les organisateurs de ce festival font depuis cet instant très attention aux réalisateurs et acteurs invités », confirme une source souhaitant garder l'anonymat. La quatrième édition de ce festival qui fait la part belle au cinéma espagnol est prévue du 17 au 19 décembre au cinéma Rif de Tanger. Au programme : projection d'une sélection des meilleurs films espagnols au cinéma Rif de Tanger ; rencontre avec des artistes du 7e art lors des ateliers scénario, réalisation, nouvelles technologies et Stop Motion, organisés à l'Institut Cervantès au profit des jeunes étudiants de cinéma et d'audiovisuel et des enfants de l'association Darna ; et une table ronde sous le thème «Cinéma et littérature, deux langues et la même signification», animée par Juan Madrid, Alejandro Gallo et Mohamed Bouissef Reggab. Organisé par l'institut Cervantès de Tanger et la Fondation Globalon, « Tanger Crea a pour ambition de se convertir de façon solide, sereine et professionnelle en un moteur d'animation culturelle entre le Maroc et l'Espagne tout en promouvant le rapprochement des deux peuples par l'esprit de dialogue et une ambiance de convivialité », précise un communiqué des organisateurs. Cette quatrième édition sera également marquée par la remise des prix Hercules à la réalisatrice marocaine Farida Belyazid et au cinéaste espagnol Imanol Ubride. Dans la liste des films remarquables qui seront projetés durant ce cru 2010, nous pouvons citer Le voyage de Carol. Réalisé par Imanol Uribe en 2002, ce film raconte l'histoire de Carol, une adolescente de mère espagnole et de père américain, qui voyage pour la première fois en Espagne en 1938 en compagnie de sa mère. Dans le village, elle fait la connaissance de sa famille maternelle. D'un caractère rebelle, elle s'oppose aux conventionnalismes de ce monde méconnu et plein de secrets. L'autre film très attendu par les fans du cinéma ibérique est La danse de la victoire. Réalisé par Fernando Trueba, son intrigue se passe au Chili. Avec l'avènement de la démocratie, une amnistie générale est votée pour tous les prisonniers non coupables de crimes de sang. Parmi eux, le jeune Angel Santiago (Abel Ayala) et le vétéran Vergara Gray (Ricardo Darin), un célèbre braqueur de banques. Leurs plans ne peuvent pas être plus opposés. Alors que Vergara Gray veut retrouver sa famille et changer de vie, Angel rêve de vengeance et de réaliser un gros coup. La rencontre avec la jeune danseuse Victoria (Miranda Bodenhöfer) va changer leur vie. Le film -Nées pour souffrir est également au programme. Réalisée par Miguel Albaladejo, cette comédie met en scène Flora, une veille fille de 72 ans. Elle vit dans un petit village et a passé toute sa vie à s'occuper des membres de sa famille. Sa seule sœur est morte jeune en lui laissant trois nièces que Flora a dû élever. Devenues adultes, elles ont quitté le village. Flora se fait maintenant du souci. En effet, le temps est venu où les trois jeunes femmes devraient s'occuper de leur tante et Flora a peur d'être placée dans la maison de retraite où travaille l'une d'elles. Le festival s'ouvre le vendredi 17 décembre avec un atelier de scénario à partir de 10 heures autour de la construction du récit. Le cinéaste Juan Madrid apprendra aux intéressés ce qu'il ne faut pas faire au cours de l'écriture d'un scénario.