Dans sa lettre au souverain, Youssef Kaddour Adda, le président de l'Association Al Jamaâ Islamique Annour, qualifie Mélilia de «ville occupée». Cet incident extrêmement dangereux, remet en lumière le degré d'infiltration de certaines administrations du Nord et du Nord-Est par les services secrets espagnols. Comment une lettre adressée au roi Mohammed VI, et postée de surcroît de Nador, par le président d'une association à Mélilia peut-elle tomber entre les mains des politiques espagnols de la ville occupée ? La question taraude les Marocains tant à Nador qu'à Mélilia. Entre- temps, cet incident donne du grain à moudre à certaines voix du préside qui demandent la «tête» de l'auteur de la missive, Youssef Kaddour Adda, le président de l'association Al Jamaâ Islamique Annour. Dans sa lettre au souverain, Kaddour qualifie Mélilia de «ville occupée». Un qualificatif qui a suscité l'ire des politiciens locaux en quête de médiatisation pour declencher la polémique. Des conseillers locaux du PSOE (gauche) ont demandé que les autorités cessent les subventions accordées à Youssef Kaddour. «Une personnalité puissante et crainte à Mélilia dont l'association qui compte plus de 900 adhérents à la Jamaâ Islamique Annour et quelque 600 membres affiliés à l'association des commerçants de la ville. Deux structures très bien organisées auxquelles adhèrent 1.500 musulmans», souligne Saïd Chramti, le président de l'association Grand Rif des droits de l'Homme, qui a accompagné Youssef Kaddour lors de l'envoi de la lettre au roi Mohammed VI. Notre interlocuteur ne cache pas son étonnement des circonstances de l'interception de la lettre. «Manifestement, il y a des parties à Nador qui n'ont pas intérêt à ce que la lettre arrive au destinataire. Et celles-là mêmes qui seraient à l'origine de cet acte et auraient remis la lettre aux Espagnols». En attendant la vérité sur cet incident extrêmement dangereux qui remet la lumière sur le degré d'infiltration de certaines administrations du Nord et Nord-Est par les services secrets espagnols, Youssef Kaddour et Chramti se sont déjà «plaints auprès de la poste de Nador de la disparition de la lettre adressée à sa Majesté. Nous comptons également, déposer une plainte auprès du procureur du roi», déclare au Soir échos le président de l'association Grand Rif des droits de l'Homme.