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Photographie « J′ai toujours été en lutte contre l′orientalisme »
Publié dans Le Soir Echos le 11 - 11 - 2010

Le photographe Khalil Nemmaoui expose sa série «La Maison de l'arbre» à la galerie Shart, du 2 décembre à la mi-janvier 2011. Un projet original et riche de sens, envisagé par l'artiste comme «le travail de [sa] vie».
Cette série fait rupture avec celle sur Casablanca ou ton travail de portraitiste. Comment est née une telle idée?
J'ai commencé cette série en 2007 de manière totalement intuitive. J'ai vécu en France une partie de ma vie et à mon retour au Maroc, j'ai réalisé qu'on est entouré de choses usuelles, habituelles qui ont une vraie valeur esthétique mais qu'on ne voit plus car on a le nez dedans. Je suis issu de la campagne marocaine et en me promenant, j'ai été interpelé par un arbre mort et une maison isolée. J'ai alors commencé la série dans un souci environnemental, sans savoir ce que j'allais en faire. Je voulais faire des portraits d'arbres qui ont résisté dans une nature attaquée par la déforestation ou la sécheresse. Je me demandais : est-ce l'arbre qui a précédé la maison ou inversement ? Finalement, la réponse n'a pas d'importance car la corrélation est la même. Elle est de l'ordre des besoins vitaux. C'est vital d'avoir un arbre à côté de soi. Et c'est en cela que l'homme trouve sa présence dans mes images. Raymond Depardon a dit «nous avons, tous les photographes, une espèce de hantise, c'est de montrer et de démontrer que la terre est peuplée». On sait que les humains existent. Leurs traces suffisent.
La série est donc très conceptuelle…
Le concept réside dans la notion de l'anodin. On peut faire des photos à la sortie de son immeuble, mais il faut avoir le recul nécessaire et la disponibilité intellectuelle pour pouvoir voir les choses. Mon approche se place en rapport à cet anodin qui nous est très proche mais qu'on ne voit plus et que la photographie permet de voir car elle replace les éléments dans un cadre. Elle ferme le regard.
Justement, la majorité des photographies sont au format carré 6/6. Pourquoi ce choix?
J'ai réalisé cette série au numérique mais je réfléchissais au 6/6, le format de mes débuts en photographie. Je collais des morceaux de scotch sur l'écran de l'appareil pour avoir un format carré. J'aime le format carré car il resserre la vision de manière à ce que le sujet explose aux yeux du spectateur. Au bout de deux ans, je suis passé au format paysage et j'ai réalisé qu'en élargissant le format, j'élargissais aussi le sujet. Je suis passé de la maison et l'arbre isolés à des éléments de la campagne marocaine où la maison et l'arbre ne sont plus forcément présents. Au final, la série compte 16 images dont 13 au format carré et 3 sont des interludes au format paysage qui sont là pour rythmer la série des arbres, qui peut parfois être oppressante.
Ce qui peut être oppressant dans ces images, c'est d'abord ce ciel toujours très chargé…
Je n'aime pas les ciels bleus. Dès qu'on fait du ciel bleu, on bascule dans la carte postale. Quand on pense au Maroc, on croit que la lumière est belle. Pour moi c'est une idée absurde, la lumière est belle partout. Chaque endroit a sa lumière. Le ciel chargé installe la mélancolie, la réflexion et l'introspection. J'ai toujours été en lutte contre le courant artistique qu'est l'orientalisme. Et malheureusement au Maroc, l'expression personnelle est conditionnée par ce qu'ont fait Bruno Barbey ou Albert Watson, à savoir le Maroc comme pays exotique. C'est une idée que je n'arrive pas à comprendre. Pour moi, un photographe marocain ne peut pas être ému par les mouettes d'Essaouira au point de les photographier. Il est certainement touché par des choses plus fortes qu'il doit chercher en lui. Ce travail est également une lutte contre ce côté orientaliste gratuit.
Il ne s'agit donc plus seulement du Maroc dans ces images. Peut-on dire qu'elles pourraient être prises n'importe où dans le monde ?
Oui ! La problématique n'est pas territoriale, elle est universelle. J'ai besoin d'explorer cette notion et de montrer qu'on a tous les mêmes besoins, les mêmes envies, les mêmes ennuis. Cette idée est le fil conducteur de mon travail, même si ça reste quelque chose de viscéral, de l'ordre de l'observation. Mon but est d'élargir le sujet à la manière de tache d'encre, en Algérie et Mauritanie dans un premier temps.


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