Rachad Hussain, un Américain musulman d'origine indienne, a été nommé au poste d'envoyé spécial d'Obama pour le monde islamique, le 13 février dernier. Au sujet des expulsions de ressortissants américains du Maroc pour prosélytisme, Rachad Hussain a souligné que c'est à la justice de se prononcer sur cette question. L'envoyé personnel d'Obama à l'OCI est au Maroc. Un déplacement pour participer aux travaux du Forum économique qui se tient à Marrakech. Rachad Hussain, un Américain musulman d'origine indienne, a été nommé à ce poste le 13 février dernier. Une nomination pour redorer le blason de l'administration américaine, fortement ternie après les huit années de Georges Bush à la Maison Blanche. Elle s'inscrit par ailleurs dans la foulée du discours du président américain au monde musulman, un certain 4 juin au Caire. Hussain a tenu mardi un point de presse au siège de l'ambassade américaine à Rabat. Dans une allocution, le responsable a défendu l'approche d'Obama à l'égard des musulmans. Et de citer comme exemple l'engagement du président américain pour une solution à la question du Moyen-Orient. Rachad a rappelé que, contrairement à ses prédécesseurs à la Maison Blanche qui n'ont abordé cet épineux problème que vers leur second mandat, Obama, dès son installation, a nommé le sénateur George Mitchell en tant que son envoyé personnel au Moyen-Orient. Cohérent avec les obligations de son rôle, Rachad a complètement éludé de mentionner les voltes-faces de son supérieur hiérarchique, d'une fermeté avec Israël, notamment sur la question des colonies, vers une compréhension, voire même jusqu'à la complicité. Dernier exemple de ces revirements, l'accord de l'administration Obama de garantir des prêts sollicités par Israël justement pour la construction de nouvelles colonies à Al Qods et en Cisjordanie. Interrogé par «Le Soir échos» sur l'affaire de l'expulsion par le Maroc de ressortissants américains pour prosélytisme, Rachad Hussain a tenu à marquer la position de l'administration américaine sur ce sujet, soulignant que c'est à la justice de se prononcer en toute indépendance sur cette question afin de savoir si les Américains expulsés ont enfreint ou non la loi. Une opinion parfaitement en phase avec celle exprimée par Samuel Kaplan, l'ambassadeur US à Rabat, au lendemain de l'annonce de ces expulsions. Si cette sombre page a été tournée, notamment après la sortie du sénateur Wolf qui avait demandé devant le Congrès US, la suspension d'aides accordées au Maroc dans le cadre du Millenium Challenge (700 millions de dollars), Rachad Hussain, lui, maintient que son gouvernement appuie toujours l'idée d'un recours à la justice.