Alors que certains clubs se disent prêts à faire leur entrée dans le monde du professionnalisme grâce à leurs structures en place et leurs moyens financiers, en revanche d'autre équipes vivent dans l'austérité la plus extrême, qui freine toute ambition. A quand un cahier des charges pour la ligue professionnelle ? A u cours de sa présentation à la presse lundi à Marrakech, Baddou Zaki, le nouvel homme fort de la direction technique du KACM, a notamment fait part de ses ambitions et ses premières préoccupations. L' ex-sélectionneur national a souligné sa détermination à former une équipe qui sera apte à occuper l'une des premières places dans le Championnat national de première division. Baddou Zaki s'est dit « optimiste » quant à la possibilité d'atteindre des résultats satisfaisants, grâce notamment à la conjugaison des efforts de tous, à la mobilisation des moyens matériels et techniques nécessaires, et au renforcement des rangs de l'équipe par le recours aux prestations de nouveaux joueurs. L'homme reste convaincu qu'il a fait le bon choix, en optant pour le Kawkab, sachant que ce club dispose déjà, d'un plan d'action « sérieux » et « homogène », relevant qu'il sera procédé au moment opportun, à l'annonce de la composition définitive de l'équipe marrakchie. De son côté, le président du comité provisoire a rappelé que la cité ocre dispose d'une équipe de football « exemplaire » à l'échelle nationale, Ouarzazi a fait savoir que le comité provisoire se veut un outil à même de garantir la continuité de l'équipe du KACM, et une formule consensuelle pour déployer davantage d'efforts, dans la perspective de la mise en place d'une équipe « forte » et «professionnelle». Baddou Zaki travaillera donc dans des conditions satisfaisantes. Le Kacm est à l'image des plus grands clubs du royaume et aujourd'hui, il est difficile d'émettre le moindre pronostic quant au club qui sera champion tant les chances des uns et des autres sont identiques. En revanche, d'autres clubs n' affichent pas les mêmes ambitions, en raison, justement, d'une absence criarde d'infrastructures et de moyens leur permettant de suivre le rythme de la division de l'élite. Les cas des nouveaux promus sont assez révélateurs de ces carences. Le Chabab Al Hoceima évolue loin de ses bases, à Tanger, et Kasbah Tadla reçoit à Khouribga. On devine, dès lors, les angoisses des staffs techniques qui n'ont pas le moindre terrain pour se préparer. Avant même le début du championnat, Abdelmalek Laâziz avait tiré la sonnette d'alarme sur la situation du football tadlaoui. L'ex-international militaire savait ce qui l'attendait et l'absence de réaction des autorités de la ville l'ont poussé vers d'autres cieux. Il est entraîneur du club d'Aït Melloul avec lequel il effectue un travail remarquable. Nouveaux promus en 2e division, les Soussis sont troisièmes au classement général. C'est dire les compétences de Laâziz qui aurait pu donner une autre image du football tadlaoui. Les querelles intestines au sein du Conseil municipal de la ville ont retardé les travaux de construction du stade et du coup, la JSTK, a du mal à trouver une solution, pour les joueurs et l'entraîneur Mohamed Souheil qui a fini par jeter l'éponge, pour travailler dans de meilleures conditions au WAC en tant qu'adjoint du nouvel entraîneur, le Franco-Italien, Diégo Garzitto. «Il m'était impossible de travailler dans ces conditions», avoue Mohamed Souheil. «Imaginez que nous n'avions même pas un terrain pour nous entraîner, c'est vraiment le strict minimum que je pouvais demander. On a beau dire que c'est un défi que de prendre en main une équipe qui a réussi la montée… mais sans terrain, c'est impossible de réaliser quelques chose de bon à Kasbah Tadla», estime le technicien. Même son de cloche pour Al Hoceima qui n'est guère soutenue dans son parcours chez les grands. Et pourtant, la région regorge de potentialités économiques mais visiblement tout le monde se détourne du sport en général et du CRA en particulier. Abdelkader Youmir a bien du mal à préparer le groupe qui reçoit loin de ses bases à Tanger. Dans ce cas, comment peut-on demander des résultats à des techniciens qui ne jouent pas à domicile? Aujourd'hui, dans le cadre de son contrat avec la SRNT, la fédération va demander aux clubs de procéder à l'éclairage des terrains dans lesquels ils reçoivent. Une utopie pour les équipes qui n'ont même pas de terrain. Comment dès lors, accorder du crédit aux ambitions de la fédération de Ali Fassi Fihri de lancer en 2011 la ligue professionnelle ? D'aucuns s'interrogent sur les capacités des clubs, du moins pour certains, de répondre au cahier des charges qui leur sera soumis. Et les pouvoirs publics, dans tout cela? Pourquoi ne s'associent- ils pas aux efforts des uns et des autres pour donner au football national un visage différent de celui qui nous est présenté chaque week-end, un football amateur.