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Lutte contre le sida «Je suis choqué par la position des pays du Golfe»
Publié dans Le Soir Echos le 11 - 10 - 2010

Une véritable catastrophe se profile. La reconstitution du Fonds mondial de lutte contre le sida n'a réussi à réunir que 11 milliards de dollars. Une situation expliquée notamment par le désistement des pays donateurs, à l'instar de ceux du Golfe. Le Dr. Othman Mellouk, Coordinateur du plaidoyer pour l'Afrique du Nord à l'ITPC*, nous éclaire sur les raisons et l'impact d'une telle situation.
La réunion de reconstitution du Fonds mondial pour la lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme a eu lieu les 4 et 5 octobre à New York. Quel en a été le résultat ?
Le Fonds mondial a échoué à mobiliser les 20 milliards de dollars nécessaires pour la période 2011-2013. Il est à rappeler que trois scénarios avaient été envisagés : un à 13 milliards, un autre à 17 et un 3e à 20 milliards. Seul ce troisième permettrait de continuer la mise à l'échelle des programmes de prévention et de mise sous traitement avec le rythme de progression actuel et également d'atteindre les objectifs du millénaire, à savoir éliminer la transmission du VIH de la mère à l'enfant, éradiquer le paludisme et diminuer de moitié l'incidence de la tuberculose en 2015. Mais, le total des promesses des donateurs ne s'élève qu'à 11,6 milliards de dollars, soit moins que le pire des trois scénarios ! C'est très décevant, d'autant plus que la réunion de reconstitution du Fonds a eu lieu à peine quelques jours après le sommet mondial sur les Objectifs du millénaire pour le développement.
Quel en sera l'impact sur la lutte contre le sida au Maroc ?
Jusqu'à aujourd'hui, le Fonds mondial a financé des programmes dans 144 pays. Un fonds insuffisamment financé risque de restreindre le nombre des pays récipiendaires. Des discussions sont déjà lancées au sein du conseil d'administration du Fonds mondial pour le changement des critères d'éligibilité des pays. Ces derniers pourraient être la sévérité de l'épidémie dans le pays ou encore le degré de pauvreté. Si ce scénario est pris en compte, les pays à faible prévalence avec un revenu intermédiaire, comme le Maroc et beaucoup d'autres pays de la région MENA, pourraient devenir non éligibles. Aujourd'hui, au Maroc, le Fonds mondial contribue au tiers des dépenses de la stratégie nationale de lutte contre le sida. Il a déjà engagé et jusqu'en 2012, près de 40 millions de dollars. Si le Maroc perd le soutien du Fonds mondial, il va falloir remplacer cette source de financement qui est non négligeable. Tout cela arrive à un moment où la mobilisation bat son plein et où le coût du traitement va probablement augmenter. Les nouvelles recommandations de l'OMS préconisent le recours à des molécules plus récentes dès le démarrage du traitement, sachant que la résistance aux anciens médicaments devra s'accroître. L'ONUSIDA préconise, pour des pays comme le Maroc, de focaliser les programmes de prévention sur les groupes les plus exposés au risque du VIH. Grâce au Fonds mondial, ces programmes ont été largement développés durant les dernières années mais ils sont essentiellement financés par le Fonds. On peut dès lors imaginer que si celui-ci quitte le Maroc, ces programmes vont tout simplement disparaître. Ce qui serait un recul grave en matière de lutte contre l'épidémie.
L'ALCS, le CSAT-MENA et ITPC Afrique du Nord se sont pourtant mobilisés pour éviter le pire. Pourquoi cette action a -t-elle échoué ?
Il faut rappeler que nous n'avons pas été les seuls à nous mobiliser. Le 28 septembre, il y a eu plus de quarante événements organisés par les activistes anti-sida à travers le monde : conférences de presse, manifestations, pétitions, lettres, etc. Nous ne sommes pas naïfs au point de croire que nous avons suffisamment de poids pour influencer les gouvernements des pays donateurs. Il s'agissait de multiplier la pression sur les donateurs à la veille de la reconstitution du Fonds, de leur rappeler leurs engagements et d'informer l'opinion publique sur le problème. C'est très difficile d'évaluer ce genre de plaidoyer et de parler d'échec. La situation aurait peut-être été pire s'il n'y avait pas eu toute cette mobilisation. Pour atteindre les 20 milliards, il fallait que les grands donateurs doublent leur contribution. Aujourd'hui, en moyenne, on note une progression de 25% des promesses. Les plus pessimistes craignaient carrément une diminution, et cela n'a pas eu lieu. Personnellement, j'ai été choqué par le manque de contribution des pays du Golfe surtout que le Fonds mondial constitue, pour plusieurs pays de la région MENA, le bailleur de fonds le plus important des programmes sida. Le Koweït a renouvelé une promesse qui était déjà très faible (50 millions de $) et l'Arabie Saoudite, qui était un des donateurs, n'a rien promis ! Un pays comme la Tunisie, qui est loin d'être riche, a donné (pour la première fois) quatre fois plus que le Koweït. Même si elle reçoit beaucoup plus qu'elle n'a donné au Fonds mondial, c'est un geste de solidarité non négligeable, en ce moment de crise !
Quel a été le sort de la lettre adressée par les quatre organisations aux ambassades des pays riches au Maroc pour les appeler à maintenir leurs dons ?
Nous ne nous attendions pas forcément à une réponse et nous n'en avons pas reçu. Ce genre de lettres, quand elles sont envoyées à plusieurs pays en même temps, permettent d'exercer la pression sur les pays donateurs. Les chancelleries informent leurs pays de ce genre de courrier. Cela permet d'envoyer un message aux pays les plus riches que non seulement leur société civile les observe, mais également que l'opinion internationale est en veille. Nous pensons que le message est bien passé.
* Coalition internationale de préparation
pour les traitements
Bouées de sauvetage
Pour ce militant de la lutte contre le sida, rien n'est encore perdu. Le Dr. Othman Mellouk insiste d'abord sur le fait que la réunion de reconstitution n'est pas la seule occasion pour financer le Fonds mondial. «Les pays pourront toujours annoncer des dons supplémentaires pendant les trois prochaines années», rassure-t-il. Et de souligner que les réunions du G8, par exemple, sont un moment opportun que la société civile devra saisir. «Maintenant, il faut aussi réfléchir aux financements innovants comme la taxe Robin des Bois sur les transactions financières. C'est une taxe très minime, mais qui pourrait rapporter beaucoup d'argent pour la lutte contre le sida », propose-t-il. Avant d'en arriver là, Dr. Othman Mellouk souligne la nécessité pour le Maroc de se mobiliser pour continuer à bénéficier du soutien du Fonds mondial. Il faudra surtout agir à l'occasion du prochain conseil d'administration du Fonds au cours duquel se tiendra la discussion sur la révision des critères d'éligibilité. « Il faudra que la délégation MENA se mobilise, que les ministres de la santé assistent en force et parlent de la même voix. Des alliances devront se faire avec d'autres régions comme l'Europe de l'Est et l'Asie centrale ou encore l'Amérique latine et les Caraïbes qui sont aussi menacées que nous». La société civile, elle, ne dispose que de deux voix seulement au Conseil d'administration.


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