La Culture est le cadet des soucis des responsables au Maroc ». Les propos sont de Nadia Essalmi des Editions Yomad. C'est la conclusion A laquelle elle est arrivée durant la préparation d'un événement original en son genre et surtout précurseur. « Lisons dans le tramway ». C'est de cette manifestation dont il s'agit. Prévue du 1er au 14 novembre prochain, sa préparation n'est pas de tout repos, puisque sa protagoniste a eu du mal à la financer. Elle s'est adressée à plusieurs entreprises, mais la plupart se sont montrées réticentes. « J'ai frappé à plusieurs portes, parmi elles, des institutions bancaires, mais il m'ont répondu négativement » confie Nadia Essalmi dans des propos au Soir échos. Mais la grande déception de cette éditrice sera suite au comportement du ministère de la Culture qui, selon elle, doit être à l'origine de cette action. Le département de Bensalem Himmich lui a remis un chèque de 30.000 DH pour un événement qui coûte un million de dirhams. « J'ai sollicité le ministère pour qu'il m'aide à subventionner cette opération et j'ai été choquée lorsque je me suis assurée du montant, c'est ridicule, je suis vraiment déçue », déclare Nadia Essalmi d'un air attristé. Du côté du ministère de la Culture, cette information est confirmée. Le directeur du Livre Hassan Najmi précise : « J'ai conseillé à l'éditrice de s'adresser au ministre en personne, c'est ce qu'elle a fait et lui pour sa part il a donné ses directives pour débloquer cette somme ». A un mois de l'événement Nadia Essalmi est quelque peu perdue mais garde espoir. « On me dit souvent que je suis folle, mais je m'en fous parce que je continuerai à me battre pour promouvoir la lecture au Maroc » confie-t-elle. La société du tramway Rabat-Salé, STRS prend en charge toute la communication de cet événement auquel vont participer une vingtaine d'artistes. Parmi eux on retrouve Latefa Ahrare, Rachid El Ouali, Mouna Fettou, Nezha Regragui, Mohamed El Jem, Samia Akariou, Taïeb Laâlej et Nouâmame Lahlou. Ces derniers sont censés animer des ateliers de contes à l'intérieur du tram. « La société a mis à notre disposition deux rames une à Rabat et une à Salé, nous prévoyons des ateliers d'écriture animés par des écrivains dont nous n'avons pas encore établi la liste », souligne Nadia Essalmi. Cette dernière compte également demander à la société d'accrocher des livres tout au long de l'année dans le tramway, de façon à ce que chaque enfant qui monte puisse prendre un livre, le lire et le remettre à sa place. Une question par ailleurs s'impose, est-ce qu'au moment de l'évènement le tram sera officiellement en marche ? « Le tram ne sera pas encore en circulation », déclare Nadia Essalmi qui s'en est assurée auprès de la STRS. Selon le déroulé de l'évènement tel qu'il a été conçu par l'éditrice, le tram sera accessible le matin de 10 heures à 13 heures aux écoles publiques, et les aprés-midi de 14 heures à 18 heures aux écoles privées et au grand public. La clôture sera animée par le célèbre conteur Bariz le 14 novembre sur le parvis de la Bibliothèque nationale du royaume du Maroc. Trois mille chèques-livres seront distribués aux écoliers de 5 à 15 ans, la cible première de cette opération. Avec ce chèque qui doit être acheté par des sponsors, l'enfant peut se diriger à la librairie et acheter le livre de son choix d'une valeur de 40 DH. Nadia Essalmi n'a pas encore une idée sur qui va financer ces chèques-livres dont le montant global dépasse les 80.000 DH. Un salon du livre est également prévu sur le terminus du tramway à Hay Karima à Salé.