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Amin Maalouf et le roman des origines
Publié dans Le Soir Echos le 29 - 09 - 2010

Il y a un vrai plaisir à se plonger dans «Origines» du Libanais Amin Maalouf dont l'ambition n'est pas mince : se comprendre à travers ceux qui l'ont précédé, mesurer les contraintes subies, les audaces vécues, dire les joies et les misères, le goût singulier que prend la vie au fil des époques, dans un pays ou l'autre.
Lauréat du Goncourt en 1993 pour Le Rocher de Tanios, Maalouf s'est donné, ici, les moyens d'une ambition qui peut être dite mondiale puisque, à travers l'histoire des siens, voici Constantinople, Le Caire, Beyrouth, Smyrne, une nomadisation entre Syrie et Arabie, Sydney, Sao Paulo, Cuba.
Ecrit à Paris, Beyrouth, La Havane et Ker Mercier entre septembre 2000 et décembre 2003, ce gros ouvrage d'enquêteur mémorialiste prouve, mille et une fois, que la vie est un roman.
On est presque surpris, et en tout cas impressionné, par l'intempérante recherche d'Amin Maalouf du secret de ces vies enf(o)uies dont le récit court sur près de cent cinquante ans. Cette somme a quelque chose de vertigineusement mélancolique et cependant, tout le livre est volontaire en même temps que rêveur. Le tour de force d'Amin Maalouf incitera à l'humilité tout écrivain libanais qui entreprendra, désormais, d'aller à la recherche des siens. Qui pourra faire montre d'une telle obstination, d'une telle verve, d'un tel acharnement à comprendre, à saisir la singularité de tant de destins, de béatitudes, d'hébétudes ?
L'ouvrage, bien que copieux, pourrait se résumer en un éloge de la dignité humaine et c'est pourquoi il constitue pour le lecteur un exemple d'ambition. Dans l'avertissement qui précède cette saga, Maalouf écrit : « Nos pays sont des oasis que nous quittons quant la source s'assèche, nos maisons sont des tentes en costume de pierre, nos nationalités sont affaire de dates, ou de bateaux. Seul nous relie les uns aux autres, par-delà les générations, par-delà les mers, par-delà le Babel des langues, le bruissement d'un son. »
A la bible de sa trajectoire familiale, « Dawani-l-qoutouf fi tarikh bani-l-Maalouf », de l'historien Issa Iskandar Maalouf (Imprimerie ottomane, Baaba, 1907-1908), Amin Maalouf répond, près d'un siècle plus tard, en scrupuleux magicien du roman vrai. Cette fable amitieuse, c'est la vérité retrouvée des destins entrecroisés grâce à la manie familiale des traces laissées, des écrits conservés, grâce à l'archive inépuisable des amours, des tensions, des savoirs, des drames et des saveurs.
Le thème du voyage, si réccurent dans toute l'œuvre d'Amine Maalouf, « Origines » le renouvelle dans une sorte de méditation chorale où c'est toute une part de l'affectivité libanaise en diaspora qui est exposée et exaltée dans une prose que d'aucuns ont pu juger trop élégante et surveillée. Il n'empêche qu'on lit Origines avec un intérêt constant.
Conteur autant que moraliste, l'auteur des « Identités meurtrières » nous pose dans « Origines » une question que le courage d'exilés dynamiques capables d'embrasser le monde rend encore plus forte : « Nous sommes les générations arrogantes qui sont persuadées qu'un bonheur durable leur a été promis à la naissance-promis par qui ? mais par qui donc ? »
A considérer une bonne part de l'univers comme leur deuxième patrie, du Caire à Istanbul, de Dakar à San Francisco, de Paris à Cuba, Les Libanais ont une façon unique de s'enchanter d'être au monde en gardant Beyrouth ou la Bekaâ au cœur, comme on protège un trésor de parfums, de chants et de saveurs.


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