Nous avons été sensibles à la richesse et à la variété qu'offrait cette programmation. Lorsque les femmes travaillent, elles le font avec sérieux. Sur douze films, sept ont été réalisés par des femmes et cinq par des hommes, nous espérons que ce festival, présentera à l'avenir douze films signés par des femmes. Le cinéma peut changer le monde, ce sont les femmes qui vont changer le monde, car elles ont énormément à dire et avec vigueur. La femme a été le sujet de prédilection de tous les cinéastes». D'emblée, le ton est lancé, Macha Méril, actrice française et présidente du 4e Festival international du film de femmes de Salé, souligne l'envergure de cette quatrième édition, placée sous un regard cinématographique, réunissant tous les horizons, sur la scène du cinéma Hollywood de Salé. Durant près de cinq jours, le public est allé à la rencontre de films issus d'Argentine, de Turquie, du Chili, de la France, de la Roumanie, de Corée du Sud, de la Chine, du Canada, de l'Egypte et du Maroc. Le Grand Prix a récompensé, «Une Vie toute neuve», film réalisé par Ounie Leconte ; une co-production entre la France et la Corée du Sud. L'histoire d'une orpheline à Séoul, abandonnée par son père, aux prises avec l'incompréhension de sa vie en orphelinat. Le Prix du Jury a été attribué à «La Robe du soir», de Myriam Aziza. Ce long-métrage d'une durée de 98 minutes, retrace la fascination et l'admiration de Juliette, adolescente mal dans sa peau, qui va être jalouse de l'attention que son professeur, une femme solaire, va porter à un autre élève. L'occasion de se souvenir pour le spectateur, de l'importance de l'un de ses professeurs… Le Prix du Scénario a couronné, «Puzzle», magnifique et délicieux film argentin, de la réalisatrice Natalia Smirnoff, mettant en scène Maria, femme au foyer, très douée pour le puzzle, emporté dans le tourbillon de l'assemblage de ces pièces… Côté interprétation le Prix de l'Interprétation féminine est revenu à Patrizia Gerardi, pour son rôle dans le film autrichien, «La Petite poupée» tandis que le Prix d'Interprétation masculine a récompensé Kret Portakal, représentant les couleurs de la Turquie, avec «Des Hommes sur le pont». Quant à la Mention spéciale du jury, elle a voulu rendre hommage à d'autres acteurs essentiels de cette nouvelle édition, les nombreux et talentueux enfants ayant porté et donné leur parfaite mesure aux films suivants : «The Ring» (Canada), «La Robe du soir» (France), « La Grande villa » (Maroc), «Garçon et fille» (Egypte), «Une Vie toute neuve» (Corée du sud), «Orly», (France-Allemagne). Deux femmes, deux productrices, ont également éclairé cette cérémonie de clôture, Souad Lamriki et Bénédicte Bellocq, à qui le festival a rendu un vibrant hommage. «Nous sommes touchées et honorées et nous tenons à remercier les acteurs et les techniciens présents dans la salle», ont-elles précisé. Autre temps fort de cette quatrième édition, un forum ayant eu pour thème : L'avenir de la salle de cinéma au Maroc, à l'heure du passage au numérique. A ce titre, étaient réunis, Noureddine Saïl, Directeur général du Centre cinématographique marocain, Nabil Ayouch, producteur et réalisateur, ayant un projet de «salles de cinéma de proximité», Claude-Eric Poiroux, Directeur général d'Europa Cinéma, Ann-Zinn Justin, réalisatrice SRF. Les nombreux intervenants ont par ailleurs évoqué leurs expériences propres, en France ainsi qu'au Maroc, à propos des enjeux que représente le passage au numérique. Nabil Ayouch a évoqué la flexibilité et la chance que pouvait offrir cette nouvelle étape pour le cinéma du royaume, Noureddine Saïl, a quant à lui, souligné «l'importance du rôle de l'Etat et son intervention imminente», indispensable au succès des futurs contours de ce passage au numérique pour le cinéma marocain.