Les provocations des «touristes» espagnols à Laâyoune vont crescendo. Le samedi, des membres d'une association polisarienne des Iles Canaries ont circulé dans les artères de Laâyoune en brandissant le drapeau du Polisario. Comme le souligne l'Association Sahara marocain (ASM), ces agissements ont alors donné lieu à des «confrontations avec la population». «Blessés», les Espagnols ont néanmoins bénéficié de «la protection de la police», ajoute l'ASM. Une version contestée par El Pais. Le quotidien soutient que les blessures des polisariens de l'association des Iles Canaries ont été provoquées par l'intervention des forces de l'ordre. Le journal avance également la «détention de onze Espagnols» pendant des heures. Une fois le calme revenu, les 14 polisariens ont été mis dans les locaux de la Casa España à Laâyoune. Une mesure destinée à les protéger mais qui n'a pas trouvé grâce chez les polisariens qui avancent même avoir été mis en résidence surveillée. Une allégation démentie d'ailleurs par les services de l'Ambassade d'Espagne à Rabat, contactée par le quotidien El Pais. L'incident est loin d'être clos. Le retour des polisariens aux Iles Canaries, la nuit du dimanche, pourrait donner lieu à des affrontements entre les Espagnols et la population locale. Dans ses déclarations à la radio Cadena SER, proche des socialistes, une membre de cette association dit craindre pour l'intégrité physique de ses collègues sur la route séparant leur lieu de résidence de l'aéroport de Laâyoune. Cet incident intervient juste après des annonces relayées par la presse espagnole faisant état d'«agression» de «trois touristes espagnoles» et d'un «observateur» mexicain par les forces de l'ordre à Laâyoune. Il s'avère que le timing de ces deux incidents de la semaine dernière, n'est guère fortuit. Ils s'inscrivent dans une même optique : crisper les relations entre Rabat et Madrid. La multiplication de ce genre de provocation, dans les prochains jours, n'est à pas à exclure.