Le groupe OCP indirectement visé par une campagne de déstabilisation. Une ONG pro Polisario mène sa propagande dans la presse britannique. Depuis plusieurs mois, l'OCP est associé dans les médias locaux à la croissance soutenue des revenus du royaume sans laquelle, le déficit de la balance commerciale aurait atteint des niveaux incontrôlables. Alors que le groupe OCP est présenté sur le plan national comme le sauveteur de l'économie nationale en cette période de crise, le géant mondial des phosphates fait l'objet d'une campagne de dénigrement par deux journaux britanniques et un petit journal de Honk-Kong. Vous l'aurez deviné, le conflit interminable autour du Sahara marocain n'est pas bien loin. Retour sur les faits. Tout a commencé lorsque le géant minier international BHP Billiton a lancé une OPA hostile pour s'emparer de la majorité du groupe canadien « Potash Corporation of Saskatchewan ». Le groupe anglo-australien a offert 39 milliards de dollars pour racheter plus de la moitié des titres de Potash. Jusque-là, rien d'anormal. Les deux mastodontes, inconnus du grand public n'intéressent même pas l'opinion publique marocaine. A l'OCP, le deal est suivi comme une opération financière, du moment que Potash, comme on l'appelle est l'un de leurs clients en Amérique du nord. La société canadienne achète du groupe marocain 500.000 tonnes de roche de phosphates par an. Le changement d'actionnaire majoritaire en cas d'aboutissement de l'OPA hostile n'aurait, en principe, aucune incidence sur la relation commerciale entre les deux partenaires. D'autant plus que le CEO de BHP Billiton a ouvertement déclaré l'ambition de son groupe de réaliser une percée dans le domaine des minerais de phosphates et de fertilisants. Un segment qui, jusque-là, ne faisait pas partie du portefeuille d'activité du groupe anglo-australien, historiquement spécialisé dans l'exploitation et la transformation des minerais de fer, d'or de manganèse, de nickel et d'autres métaux ferreux. Ce qui aurait pu présenter une opportunité pour l'OCP et par conséquent pour le Maroc s'est transformé en une guerre médiatique contre le géant du phosphate et le Maroc en général. En effet, une ONG dénommée Western Sahara Resource Watch, qui soutient comme son nom l'indique, les positions du Polisario, est sortie de nulle part pour contester la réalisation du deal. Elle est engagée depuis plusieurs semaines dans des actions de lobbying dénonçant l'intérêt de BHP Billiton pour acheter une compagnie (Potash) qui traite avec l'OCP. Ce dernier exploitant, selon la fameuse association, des mines de phosphates, dans une zone de «conflit». Curieusement ce lobbying hostile à l'intégrité territoriale du Maroc a rapidement eu un écho auprès de deux publications de la presse anglaise. «The Independent» le plus petit des quotidiens nationaux dits de qualité, en difficultés financières et racheté à un euro symbolique par Alexander Lebedev, un homme d'affaires russe et The Guardian, plus sérieux, ont mis en avant l'implication de BHP Billiton dans un conflit géopolitique. Les deux publications ont clairement pris position pour l'ONG proche des séparatistes avec la même rhétorique qui laisse supposer une action concertée. Reste à savoir comment une ONG, dont on entend parler pour la première fois, a réussi à influencer des titres perçus comme sérieux. L'influence des services secrets anti-marocains ne seraient pas étrangers à cette manigance et L'OCP pourrait clairement être le maillon faible de cette équation. Reste à savoir comment Potash, sous la forme actuelle ou future de son actionnariat pourrait trouver une alternative aux phosphates marocains. Ce qu'il faudrait craindre si une telle campagne trouve l'écho nécessaire serait l'effet de contagion. Mosaic premier producteur mondial de phosphore et deuxième dans la potasse, pourrait être tenté d'exercer des pressions similaires sur le Maroc. Lié à l'OCP par un accord signé en 2006 pour une période de 5 ans, le contrat arrive à terme l'an prochain et doît être reconduit par tacite accord. En interne à l'OCP, on est conscient de ce qui se trame, mais les implications d'un revirement aussi brutal leur permettrait d'afficher leur sang froid. Selon eux ce ne sont que des spéculations qui auront du mal à se concrétiser. De plus, ils rappellent que les extractions réalisées sur le site de Boucraâ, non loin de Laâyoune ne représentent que 1 à 2% de la production globale de l'OCP, ce qui serait la preuve que la tentative calomnieuse de dénigrement en cours a pour but principal d'atteindre l'intégrité du Maroc. Qu'en est-il de la communication négative colportée par le lobbying de WSRW et ses sbires dans la presse anglaise ? Si sur le terrain la portée semble limitée, cette opération de déstabilisation qui porte la trace des services algériens ne doit pas être prise à la légère. Nous devons pour notre part nous activer pour contrer ces agressions, ne serait-ce que pour mettre un terme à la propagande hostile à notre intégrité territoriale.