L'OMDH dit «refuser l'usage de la violence et la séquestration de la part de tout groupe politique ou idéologique». Après plus d'un mois de l'éclatement de l'affaire des sept détenus d'Al Adl wal Ihsane, l'OMDH daigne enfin publier un communiqué concernant cet incident. Dans une première phase, l'ONG dirigée par Amina Bouayache relate entièrement la version de l'avocat Mohamed El Ghazi qui affirme avoir été enlevé et torturé par des disciples de Abdeslam Yassine, le cheikh de la Jamaâ. Une attestation médicale de 35 jours d'arrêt de travail, corrobore les dires de l'avocat. Le 21 juin, El Ghazi dépose une plainte contre sept membres d'Al Adl wal Ihsane. Ils sont actuellement détenus à la prison de Fès. Dans la seconde phase, l'OMDH donne la parole aux familles des sept détenus de la Jamaâ. Il est question de perquisition des maisons des mis en cause sans la présentation d'aucun mandat, menace, torture et enlèvement. Pendant des heures, les proches des détenus et la direction d'Al Adl wal Ihsane savent pas où ils se trouvent. Ce n'est qu'après des recherches et des coups de téléphone qu'ils ont appris qu'ils sont dans les locaux de la Brigade nationale de la police judiciaire à Casablanca. Une fois l'enquête terminée avec les agents de la BNPJ, c'est le juge d'instruction de la Cour d'appel de Fès qui a pris la relève. Les conclusions de l'OMDH. L'association des droits de l'Homme dénonce toutes «les formes de séquestration et de torture quelle que soit son origine», de même qu'elle «fustige le recours de la police judiciaire à la torture» et qu'elle demande de prendre «les mesures administratives, judiriques et judiciaires contre toutes les allégations de séquestration et de torture». Poursuivant dans sa ligne de ménager la chèvre et le choux, l'OMDH dit «refuser l'usage de la violence et la séquestration de la part de tout groupe politique ou idéologique». En dépit de ces déclarations de principes, l'OMDH refuse de donner sa position concernant cette affaire. D'autres ONG des droits de l'Homme, telles AMDH, CMDH ou la Ligue marocaine des droits de l'Homme se sont prononcées en faveur de la libération des sept détenus de la Jamaâ. m.j