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Abdellah Taïa et Liliane Bettencourt sous le charme des Grandes Chaleurs de Banier
Publié dans Le Soir Echos le 03 - 08 - 2010

L'envie mène le monde. Dans le meilleur des cas, c'est l'envie d'agir, de créer, de construire, de rêver et de faire rêver. Mais il y a la jalousie qui agit tel un dard. Ce venin anéantit et fait déraisonner.
L'écrivain Patrick Besson l'a bien compris à propos du milliard d'euros offert par Liliane Bettencourt, la femme la plus riche de France à François-Marie Banier devenu lui-même l'écrivain et photographe le plus riche de France. «Nous avons tous envié François-Marie Banier». Il évoquait la précocité du romancier, sa bonne fortune oréalesque, sa proximité avec Louis Aragon, François Mauriac, Salvador Dali…
Or, -et Dieu sait que cet adverbe s'impose avec Banier-, l'écrivain-dandy a un grand talent de photographe qu'il lui a plu d'exercer au bénéfice de Marrakech et des Marrakchis dans un ouvrage paru le 5 novembre 2009 au éditions Steidl et, provisoirement sans doute, introuvable.
On sait que Liliane Bettencourt aime, elle aussi Marrakech. Voici comment Banier évoque la ville rouge et ses habitants :
«Grandes chaleurs» est un titre coquin, comme le regard des Marocains. Il dit qu'il fait chaud dehors. C'est vrai. Il fait encore plus chaud, terriblement plus chaud au contact de leur intelligence (…). Quelque soit leur âge, leur douleur, leur grandeur intime l'ordre aux photographes de fixer ces regards, ces gestes, ces attitudes de la permanence de leur recherche spirituelle qui les relie, et nous aussi, chaînons du drame de la misère humaine, à l'infini de la création et de l'esprit».
Bref, un milliard d'euros, ça ne vous dispense pas de savoir que seule la méditation est précieuse. C'est bien l'opinion d'Abdellah Taia, le seul écrivain marocain dont Liliane Bettencourt doit se sentir proche depuis qu'il a écrit une sorte de préface à «Grandes chaleurs».
L'auteur du «Rouge du Tarbouche» et de «Mélancolie arabe» qui va publier en septembre un beau roman halluciné «Le jour du Roi» (aux éditions du Seuil) raconte sa première rencontre avec François-Marie Banier : «Deux images de lui me revenaient à l'esprit et s'imposaient fortement à moi. Deux révélations. La première est celle de Samuel Beckett en short sur la plage de Tanger avec, non loin de lui, un petit garçon qui joue au ballon. (…) La deuxième image montre Isabelle Adjani qui déroule l'agrandissement d'un portrait de son père. Il était algérien kabyle et s'appelait Mohamed Charif. Et quand on le découvre, jeune, sublime, romanesque, on comprend d'où vient l'exceptionnelle beauté de la star Isabelle Adjani».
Taia n'est pas dupe de l'imagerie occidentale concernant le Maroc et les Marocains. Qu'est-ce qui a attiré Banier ? Taia répond : «Et qui sait, c'est peut-être cela qui l'a attiré dans ce pays : retrouver sa propre folie au milieu de celle très contagieuse des Marocains. (…) On dit au Maroc qu'ils ont la baraka et qu'ils portent chance. Ce qu'on ne dit pas, c'est qu'ils sont des victimes. De la vie. Des autres. De la société».
Le texte qu'Abdellah Taia a laissé couler comme de la rosée perlant des photographies marocaines de François-Marie Banier est, comme toujours chez cet écrivain fou de soi, d'un égotisme trépidant et que tempère sa passion pour l'identification à autrui : «Je suis, écrit-il, comme les deux dernières photos de ce livre. Un homme d'un certain âge déjà, assis, fatigué et ahuri par ce qu'il voit, ce qui vient (une catastrophe ?) Je suis aussi un coq fier et inconscient dans une cage, mais ma tête est à l'extérieur. Ailleurs».
Banier photographe enfonce le regard des spectateurs de ces portraits dans une sorte d'actualité éternelle et d'intimité explosée comme un fruit. C'est ainsi qu'il a photographié la femme la plus riche de France et une jeune femme en transe à Marrakech. Pour le reste, Abdallah Taia se partagera-t-il durant ses prochaines vacances entre Hay Salam à Salé et l'ile d'Arros aux Seychelles ? Si oui, gare aux requins ! Et gaffe aux moustiques.


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