Le groupe espagnol Telefonica va enfin concrétiser le rachat de la part de son partenaire portugais Portugal Telecom (PT) dans l'opérateur brésilien Vivo pour la somme de 7,5 milliards d'euros. Après plusieurs semaines de bras de fer et de rebondissements, les deux opérateurs ibériques sont parvenus à un accord sur l'épineux dossier de la cession de l'opérateur brésilien Vivo. Telefonica a confirmé mercredi l'accord de principe atteint avec PT pour lui racheter sa part. Le montant de 7,5 milliards d'euros, confirmé par les deux parties ouvre la voie au dénouement de ce dossier complexe et compliqué. Portugal Telecom qui détenait donc 50% du capital de Brasicel, le holding de contrôle de Vivo avec 60% des actions, disposait d'une golden share qui lui permettait de défendre les intérêts stratégiques du Portugal et de son champion national malgré son statut d'actionnaire minoritaire. En bouclant cette opération, PT réalise plusieurs objectifs : un désengagement profitable et judicieux qui lui permet de générer du cash pour financer une autre acquisition, toujours au Brésil et se conformer aux lois européennes tout en se maintenant sur le marché brésilien. Alors que l'étau se resserrait sur le Portugal avec les injonctions de Bruxelles qui avait jugé au début du mois injustifié le véto portugais, la manne servira à acquérir 22,38% de Oi, pour la somme de 3,7 milliards d'euros. Oi, premier opérateur de téléphonie fixe en Amérique latine, pourrait à son tour acheter jusqu'à 10% de Portugal Telecom. Selon le journal brésilien Folha de Sao Paulo, ce serait directement le président Luiz Ignacio Lula da Silva, aurait donné son accord pour que ce scenario se réalise, information démentie par la présidence auprès d'un autre journal. Suite à cette annonce, la cotation des actions de Portugal Telecom a été suspendue à la Bourse de Lisbonne tandis que le titre de Telefonica gagnait 0,67% en début de matinée à la bourse de Madrid. La dernière offre de Telefonica, est proche de la capitalisation boursière de PT (7,6 milliards), alors que Vivo n'a représenté que 47,8% des revenus du groupe en 2009. C'est la fin d'un long combat pour Telefonica, qui souhaitait depuis des années prendre le contrôle total de Vivo, ne se satisfaisant plus d'une simple cogestion et rêvant d'un opérateur intégré fixe-mobile. L'espagnol, très implanté en Amérique Latine, possède déjà au Brésil une filiale de téléphonie fixe, Telesp, et veut se renforcer dans ce pays, considéré comme le moteur économique de la région.