L a ville d'Agadir a tenu la cadence festive que les différents artistes venus de tous les horizons ont lancée chaque soir. Grouillant de festivaliers, estimés à des milliers, l'espace destiné aux nombreux concerts était investi dès le début par les estivants et la population qui ont su donner le change. Résultat : Une vague de spectateurs électrisés, communicatifs, au point de ne plus savoir si le spectacle se tenait sur scène ou face à eux. Déjà, la place Al Amal, a accueilli chaleureusement l'ambassadrice du raï, Chebba Zahouania, jeudi 8 juillet. La chanteuse algéro-marocaine, née à Oran, berceau du raï, a tenu le public en haleine jusqu'à deux heures du matin ! Débordante de joie, toujours aussi avenante, affichant un large sourire, c'est une Chebba Zahouania en grande forme, s'enroulant du drapeau marocain, qui a touché en plein cœur le public par sa chaleur humaine et son entrain, interprétant avec force les titres qui ont participé à asseoir sa légende. L'odyssée musicale, s'est poursuivie le lendemain, entre les trois scènes dédiées au festival, jalonnant chaque coin de la ville. Cette fois, la surprise venait du côté des platines. A la croisée, de l'Eurasie et de l'Europe, sous les samples de DJ Ipek, allemande d'origine turque et VJ Italo, issu de la France. L'alliance parfaite entre les sonorités balkaniques, orientales, électro, gitanes des mixes de DJ Ipek, avec les images actuelles et ancestrales de VJ Italo, au diapason avec l'Orient et l'Afrique, est un spectacle d'effets garanti. «Avant de travailler aux côtés d'un DJ, j'essaie de pénétrer son univers musical. J'ai un imaginaire assez organique, alimenté de vidéos aux couleurs franches, auquel s'ajoute parfois le souvenir d'odeurs. Avec Ipek, le courant ne pouvait que passer, nous avons une passion commune pour le bassin méditerranéen et l'Afrique», a confié, VJ Italo au Soir échos. L'homme d'image a notamment signé un documentaire «Frangafrika», qui retrace grâce au collectif d'artistes «Stay calm», la scène musicale urbaine ouest-africaine. Quant à DJ Ipek, qui n'hésitait pas à pousser la provocation en mixant en burka, quand sa sélection arabisante ne plaisait pas aux Allemands, elle lâche sans ambages au Soir échos: «Je suis un pur mélange turc ayant grandi en Allemagne, j'aime la musique traditionnelle autant électronique et je joue régulièrement au Yémen, en Palestine, en Egypte. J'adore les pays arabes. L'avenir musical, c'est le mélange des genres». De passage Place Al Amal, ce soir-là, comme la veille, Aziz Akhannouch, ministre de l'Agriculture et de la pêche maritime, ne cache pas sa joie en saluant DJ Ipek. «Cette édition est une grande satisfaction, que l'on doit à l'innovation musicale entre les artistes issus de la scène urbaine et traditionnelle, comme les groupes amazighs. Le public est au rendez-vous, ce festival est un réel rayonnement pour Agadir et sa région», a-t-il confié au Soir échos. Savoir choisir est un art. Confié entre les mains de l'orfèvre de cette septième édition, le directeur artistique, Brahim El Mazned, l'âme de ce festival qui a offert un bouquet d'artistes, pétris de talent. Belle fusion….. L'alliance est parfaite entre les sonorités balkaniques, orientales, électro, gitanes et des mixes de DJ Ipek.