Grosses perturbations hier dans les aéroports marocains et espagnols. Le nuage de cendres islandais traversait notre ciel, imposant ainsi la fermeture de cinq aéroports nationaux : Tanger, Tétouan et Essaouira, suivis aussitôt de Casablanca et Rabat. À la mi-journée, trois autres aéroports ont été rajoutés à la liste. Il s'agit d'Agadir-Al Massira, de Tan Tan et de Guelmim. Les autorités ont décidé de suspendre le trafic dans l'espace aérien marocain jusqu'à 13h dans un premier temps puis jusqu'à 19h, un délai qui évoluera selon la bonne grâce de la météo. Sur place, les directions des aéroports et de la RAM ont pris les devants, anticipant la crise. Auprès de la compagnie aérienne nationale, il est indiqué que «les call centers au Maroc et à l'étranger ont commencé dès 4h du matin à appeler les clients dont ils avaient les coordonnées pour les avertir de la fermeture des aéroports afin d'anticiper et d'y éviter les encombrements. Cela a permis d'avoir une certaine fluidité», note Rajaa Bensaoud, responsable de la communication à la RAM. Même sérénité auprès de l'ONDA où on apprend qu'un dispositif spécial a été mis en place avec des mesures d'urgence pour le renforcement de l'accueil et l'information des passagers. «Nous avons déployé des équipes d'assistants passagers visibles sur place grâce à des brassards et qui s'occupent d'informer et d'accompagner les passagers», affirme Nadia Benzakour, responsable communication auprès de l'ONDA. Le mot d'ordre était anticipation. La crise qui a frappé les aéroports aériens il y a quelques semaines a permis de tirer très tôt les leçons et de «savoir à quoi s'attendre». Le comité de veille, réactivé par la RAM depuis jeudi dernier, était en contact avec les différentes liaisons aéronautiques européennes, la météo, l'aviation civile, le contrôle aérien, les autorités... afin de suivre pas à pas l'évolution de la situation et d'avertir assez tôt les passagers. «C'est ce qui a permis de limiter les dégâts au maximum et d'éviter plusieurs désagréments aux clients», affirme Bensaoud. Dans cette nouvelle crise du ciel, les compagnies low cost sont fortement critiquées aussi bien au niveau national qu'international. Plusieurs d'entre elles ont préféré tout bonnement annuler les vols partout où le nuage se déplace. Les compagnies low cost se sont vu reprocher d'avoir «réagi de façon excessive et d'avoir opté pour des solutions radicales au lieu de gérer au cas par cas». Au Maroc par exemple, EasyJet a annulé un vol Paris-Fès lundi bien que l'aéroport ait été ouvert, abandonnant ainsi les passagers à leur sort. Ces derniers se sont rabattus sur les quelques places disponibles auprès d'autres compagnies mais l'aéroport de Fès en a été fortement perturbé. À l'heure où nous mettions sous presse, les aéroports nationaux étaient encore dans l'incertitude. Le délai de 13h annoncé par un premier communiqué du ministère de l'Equipement et du transport a été prorogé à 19h. La direction de la météo devait également faire une sortie médiatique pour annoncer ses prévisions quant à l'itinéraire du fameux nuage. Il est encore trop tôt pour évaluer les conséquences chiffrées de cette nouvelle fermeture des aéroports, mais cela ne saurait tarder. 20 vols affectés au départ de Tanger Ibn Batouta Le premier jour du nuage de cendres dans le ciel marocain a provoqué l'annulation de 20 vols au départ et à l'arrivée de l'aéroport de Tanger mardi 11 mai. Royal air Maroc, EasyJet, Jet4You, Ryanair, JetFly et Iberia ont vu leurs programmes de vols modifiés. Un peu plus de 800 passagers ont été affectés pour les vols de départ vers Bergame, Paris, Madrid, Londres, Bruxelles et Casablanca. Cette situation devrait durer jusqu'à aujourd'hui en fin de journée selon des images satellitaires auxquelles Les Echos Quotidien a pu avoir accès. Les compagnies aériennes réagissent différemment à cette situation. La britannique EasyJet est la plus généreuse, octroyant chambres d'hôtels et frais de repas aux passagers restés en rade à l'aéroport de Tanger, en plus du changement du billet. Les autres transporteurs se contentent de modifier les billets d'avion sans frais. Chez Iberia, on change le billet d'avion et on suggère aux passagers d'écrire par la suite à la compagnie pour réclamer le remboursement de frais éventuels.