Après deux baisses successives en 2007 (-1,1 milliard de DH) et 2008 (-4 milliards de DH), l'encours de la dette du Trésor, aussi bien intérieure qu'extérieure, affiche à fin 2009 une hausse de près de 19,4 milliards de DH (+6%) pour s'élever à près de 345,2 milliards de DH, contre près de 325,8 milliards à fin décembre 2008. Une évolution due à la progression de l'encours de la dette intérieure à 266,4 milliards de DH, selon la Direction du Trésor et des finances extérieures (DTFE). La dette extérieure n'est pas en reste, puisqu'elle subit une hausse à 78,8 milliards. Néanmoins, en dépit de cette hausse, «le ratio de la dette du Trésor continue sur sa trajectoire d'amélioration entamée depuis 10 ans (à l'exception de 2005). En effet, ce ratio termine l'année 2009 à 47,1%, en baisse de 0,2 point par rapport à l'année écoulée», peut-on lire dans le rapport de la DTFE. Un facteur non négligeable pour les équipes de Zouhair Chorfi. En effet, depuis 2000 et grâce notamment à une croissance soutenue du PIB courant (7,1% en moyenne annuelle), le ratio de la dette du Trésor par rapport au PIB marque un recul de 21 points, passant de 68,1% en 2000 à 47,1% en 2009, ce qui revient à une baisse annuelle moyenne de 2,1 points du PIB. La DTFE rappelle tout de même que la hausse du ratio de la dette du Trésor/PIB, enregistrée entre les années 2004 et 2005, revêtait un caractère exceptionnel, et pour cause : «l'année 2005 a été marquée par la prise en charge par les finances de l'Etat de charges non récurrentes, à savoir le financement de l'opération des départs volontaires à la retraite et l'opération de l'apurement des arriérés de l'Etat vis-à-vis de la CMR (Caisse marocaine des retraites) pour un montant cumulé de près de 21 milliards de DH». Le déficit budgétaire ressurgit après deux ans d'excédent Il faut dire que 2009 a été une année particulière, du fait d'un contexte macroéconomique et financier des plus singuliers. Partant, plusieurs facteurs ont influencé la politique de financement du Trésor. En premier lieu, la réalisation d'un déficit budgétaire après deux années successives d'excédent budgétaire. Cependant, pour la DTFE, ce déficit était relativement moins important que prévu, grâce notamment aux économies réalisées au niveau des charges de compensation, ce qui a permis d'atténuer l'impact de la baisse des recettes fiscales, et même de dégager «quelques phases d'aisance de trésorerie». En outre, le marché monétaire en 2009 s'est caractérisé par une stabilité des conditions de financement, le taux directeur de Bank Al-Maghrib (BAM) ayant baissé de 25 points de base en avril 2009, sans oublier les interventions de la Banque centrale dans un contexte de creusement de la liquidité du système bancaire. Autre particularité de 2009, le maintien de la contrainte d'indexation des crédits au logement sur les taux des valeurs du Trésor, ce qui a résulté sur l'absence d'activité primaire sur les maturités longues. En conséquence, la plupart des émissions se sont focalisées sur les maturités courtes, soit 68% des levées totales du Trésor en 2009. Celui-ci a également mobilisé de manière accrue les ressources extérieures, pour absorber l'impact de la crise économique dans les pays partenaires du Maroc sur la balance des paiements et partant, sur le niveau des avoirs extérieurs. Prédominance des maturités à court terme En 2009, le volume des émissions du Trésor sur le marché des adjudications s'est élevé à 72,9 milliards de DH, contre 46,5 milliards un an plus tôt, soit une progression de 57%. Selon la DTFE, la hausse des émissions s'explique notamment par l'augmentation des remboursements de 13,8 milliards de DH comparés à 2008, sans oublier la réalisation d'un déficit budgétaire en 2009. En outre, si on retient une échelle annuelle rétrospective, les levées du Trésor en 2009 ont réalisé une importante progression par rapport aux trois dernières années, ce qui les fait revenir pratiquement aux niveaux des émissions réalisées entre 2002 et 2005.Au niveau de la structure des levées, le Trésor a comblé ses besoins en levant exclusivement sur les maturités courtes et moyennes, à l'instar de l'année précédente. Les maturités courtes ont été majoritairement sollicitées, avec une part s'élevant à 68%. Un chiffre inférieur à 2008, année durant laquelle ces maturités ont culminé à 95%.