«Fausse alerte !», précise-t-on au ministère du Commerce extérieur. Interpellée au sujet de l'éventuelle suppression du régime des préférences commerciales annoncée par par la Commission européenne, Zahra Maafiri, directrice de la politique commerciale extérieure au ministère du Commerce extérieur, précise que «même avec la prise d'une telle décision, il n'y aura aucun impact sur les exportations marocaines, tout simplement parce que le Maroc n'en a jamais profité». En effet, le royaume, disposant d'un accord de libre-échange avec l'Union européenne, bénéficie d'un régime plus avantageux. À ce titre, ajoute Maafiri, «les produits industriels marocains exportés vers l'Europe, le sont à zéro droit de douane. Quant aux produits agricoles, ils bénéficient de quotas qui vont grandissant. D'ailleurs, un accord encore plus avantageux est en cours de négociation». Ainsi, avec de tels avantages, le régime des préférences commerciales dit Système généralisé de préférences (SGP) ressort plutôt limitatif pour le Maroc, et pour cause ! Le SGP qui a été accordé depuis 1971 aux pays en développement, dresse une liste de produits que ces pays peuvent exporter vers l'Union européenne sans verser de droits de douane. Au total, ce sont 6.200 produits que les professionnels de 176 pays en développement peuvent exporter tout en bénéficiant de tarifs douaniers préférentiels. L'objectif de ce dispositif, qui a été mis en place quelques années après la signature du GATT, est de contribuer à la réduction de la pauvreté, au développement durable et à la bonne gouvernance dans les pays en voie de développement. Le programme accorde également des avantages supplémentaires aux pays qui s'engagent à respecter des conventions internationales de droit du travail et de droits de l'homme. La décision que Bruxelles est en train d'étudier fera passer le nombre des pays bénéficiaires de 176 à environ 90, impliquant la suppression de 86 pays, sur la base du classement de la Banque mondiale des «pays à revenus intermédiaires» dans lequel le Maroc occupe une place de choix aux côtés de la Chine, de l'Inde, du Brésil ou encore de l'Indonésie. Selon la Commission européenne, «le fait que ces pays soient classés comme relativement avancés rend la justification du régime préférentiel accordé au nom de la lutte contre la pauvreté de plus en plus difficile, pour les pays qui disposent d'un accord de libre-échange avec l'Union européenne». Le Maroc, qui fait partie de cette dernière catégorie, est donc épargné de tout impact négatif d'une éventuelle suppression de ladite liste du SGP, et peut continuer à exporter ses produits en toute sérénité.