Présentation en grande pompe, mardi dernier à Paris, de la première édition du Festival international d'humour «Marrakech du rire». Le siège du Comedy Club s'est transformé en une ruche géante. Journalistes français et marocains sont venus en masse pour découvrir la programmation de cette manifestation pensée par Jamel Debbouze. «Après le succès de l'édition zéro organisée l'année dernière, nous avons décidé de pérenniser le festival. De plus, l'attentat qui a récemment eu lieu à Marrakech nous a davantage motivés pour aller de l'avant», a annoncé d'emblée Debbouze. Au menu de cette première édition prévue du 8 au 12 juin, huit spectacles, dont deux premières parties. Des spectacles animés par des artistes confirmés, notamment Florence Foresti, Hassan El Fad, Patrick Timsit ou encore Jamel Debbouze, qui présentera au public marocain son tout dernier One-man-show, « Tout sur Jamel» et de jeunes talents découverts grâce au Comedy Club. Il s'agit de D'jal, de Miz, de Abdelkader Secteur, de Fred & Omar, de Malik Bentalha et Kev'Adams. Des artistes en herbe «adoptés» par Debbouze qui a confirmé que de belles surprises seraient réservées au public du festival. «Vous savez, à travers ce festival, nous voulons rassembler les talents», a-t-il ajouté. Une passerelle entre deux cultures «Marrakech du rire», qui se veut «une passerelle entre deux pays, deux régions, deux cultures et deux continents», est aussi une opportunité pour présenter au public des humoristes bien de chez nous. En effet, le spectacle d'ouverture animé par Hassan El Fad verra la participation de la jeune Badia Senhaji, du duo Driss & Mehdi et du vétéran Abderraouf. «Cette carte blanche permettra certainement de découvrir le talent de la scène humoristique marocaine et surtout rendra un hommage à Abderraouf», a souligné El Fad. Jamel, lui, affirme que d'autres artistes marocains ont été contactés pour prendre part au festival, notamment Hanane Fadili, qui ne pourra pas y assister. Il faut dire que le concept même du festival est de réunir les stars de l'humour francophone, les jeunes pousses qui représentent l'avenir dans ce métier ainsi que les humoristes marocains. Le public aura également rendez-vous avec les «coups de cœur du Comedy Club», un programme spécialement initié pour présenter les talents originaux susceptibles d'être retenus par Jamel Debbouze pour rejoindre un jour «La troupe du Jamel Comedy Club». Ce n'est pas tout. Le Comedy Club entend prendre ses quartiers à Marrakech durant le mois de juin pour dénicher de jeunes talents africains. Les lauréats de ce concours auront la chance de se produire sur la scène de l'Actors durant le festival. L'autre particularité de «Marrakech du rire» demeure son association au festival Awaln'art. Mis en place par le Collectif Eclats de lune, ce festival qui souffle cette année sa cinquième bougie offre aux Marrakchis des spectacles de haute facture sur des places publiques. Acrobates et danseurs investiront les rues de la ville ocre, de Tahannaout, Tameslouht, Aït Ourir et Aghmat pour le plus grand bonheur du public. Des artistes issus de différents horizons (Maroc, France, Belgique, Italie, Espagne, Mali, Sénégal, Burkina Faso...) présenteront donc, le temps du festival, des shows inédits. Une parade est d'ailleurs prévue en pleine place Jamaâ El Fna. «Le fait de s'associer à Awaln'art n'est pas du tout anodin. Notre objectif est que tous les habitants de Marrakech et de sa région puissent profiter du festival. La force de notre pays est ses habitants. Il faut donc leur offrir une programmation culturelle riche et variée», explique Jamel. Le célèbre humoriste franco-marocain envisage à travers cet événement de faire de Marrakech la capitale du rire. Mieux, Debbouze, plus que jamais attaché à ses origines marocaines, est en train de promouvoir la destination Marrakech en France. Grâce au «Marrakech du rire», la ville ocre sortira, sans aucun doute, du deuil pour retrouver sa joie de vivre, son énergie et son charme habituels. «Je suis un artiste et non pas un homme d'affaires» : Jamel Debbouze, Comédien Les Echos quotidien : Pourquoi avoir choisi Marrakech pour abriter ce festival ? Jamel Debouze : Nous connaissons très bien Marrakech, puisque c'est la ville qui a accueilli l'édition zéro de ce festival. J'avoue que l'infrastructure y est pour quelque chose. Toutefois, j'ai longtemps hésité entre Marrakech et Casablanca, qui offre également pas mal d'infrastructures, bien que pas assez à mon goût. D'une manière générale, ce que je trouve regrettable au Maroc, c'est qu'on n'a pas suffisamment le choix en matière de salles. J'espère que ce festival contribuera à déclencher le débat sur l'infrastructure culturelle dans notre pays. Avez-vous sollicité Gad El Maleh pour participer à «Marrakech du rire» ? Bien sûr, que je l'ai sollicité. C'est la première personne à laquelle j'ai pensé. Il est en rage de ne pas être là ! Je ne peux pas vous en dire plus, mais croyez-moi, nous sommes en train de préparer une surprise exceptionnelle pour le publicJe me retiens pour ne pas la dévoiler, mais ça va être vraiment grandiose. Pourquoi avez-vous abandonné votre projet de mise en place d'un studio de cinéma au Maroc ? Il fallait être bien outillé pour mettre en place ce projet. Vous savez, je suis un artiste et non pas un homme d'affaires. Vous allez certainement me demander comment j'ai fait pour réussir ma carrière. Je vous réponds très vite : c'est tout à fait légitime, puisque c'est mon domaine. Aller convaincre les investisseurs, ce n'est pas du tout mon point fort.