Le chapitre de la session de février a été clos et le Conseil de la ville de Casablanca s'est réuni pour la deuxième fois pour débattre de l'ordre du jour de la session d'avril. L'attitude des élus de l'opposition, elle, n'a pas changé entre-temps et plusieurs voix continuent de dénoncer «le caractère de nullité de la session de février», comme l'estiment les élus du PJD. Toujours est-il que le Conseil a bel et bien échappé à la menace de suspension de son mandat. Cela ne signifie pas pour autant que les dossiers chauds derrière la dislocation des alliances traditionnelles au sein du Conseil sont réglés. Les élus du RNI qui ne sont revenus qu'en partie aux travaux de la session de février «vont intégrer les rangs de la majorité dans les jours qui viennent», explique dans ce cadre un élu du MP formant la majorité. «Cela signifie que le Conseil peut enfin retrouver l'équilibre qui lui a permis de fonctionner jusqu'à présent et d'attaquer les chantiers en tant que véritable acteur», explique-t-il. Plusieurs membres de l'opposition ont décidé de continuer de boycotter les travaux de la session d'avril, en guise de protestation contre le huis clos qui a été choisi par la tutelle comme solution à la turbulence qui a caractérisé les réunions. Pour Mustapha Rahine, ancien élu du PAM maintenant indépendant, «le recours au huis clos pour régler le problème est révélateur de l'absence de transparence dans la gestion de la ville. Les autorités de tutelle n'ont pas été neutres dans leur intervention qui vise à faire voter le rapport administratif dans des conditions douteuses». Les élus du PJD et de l'Istiqlal se sont joints à cet appel et sont pour «une dissolution du Conseil et la tenue d'élections prématurées afin d'aboutir à une majorité homogène, ainsi que l'activation des poursuites concernant les constats des juges de la Cour régionale des comptes de Casablanca». La logique de la sortie de l'impasse adoptée par la tutelle a pour sa part été jugée conforme à «l'esprit de la charte communale qui lui autorise de prendre toutes les mesures légales dont il dispose en tant qu'autorité de tutelle pour offrir des solutions adéquates ». La charte autorise en effet le recours au huis clos dans certains cas, notamment les situations où la vie du Conseil est en réel danger de discorde profonde entre ses membres. Pourtant, cette mesure ne signifie pas que le secret doit pour autant prédominer sur tout ce qui touche la position des élus (majorité ou opposition). La crise est loin d'être dépassée dans la mesure où les trois principaux partis de l'opposition au sein du Conseil n'ont pas encore épuisé tous les moyens de recours dont ils disposent