Le Maroc ne peut plus se permettre de voir sa logistique à la traîne par rapport à ce qui est fait dans des pays à économie similaire. Tel est le message de base que les participants à la troisième édition de «l'International Conference on Information Systems, Logistics and Supply chain», ont essayé de transmettre aux différents participants. En effet, le pays est classé 94e sur 150 pays selon l'indice de performance logistique de 2008. La logistique contribue dans la formation de 5% du PIB au Maroc et emploie quelque 300.000 personnes. Parallèlement, elle coûte près de 20% du PIB. L'événement qui se déroule, du 14 au 16 avril, pour la première fois au Maroc, coïncide avec la signature du contrat-programme entre l'Etat et le patronat dont le budget est de 73 milliards de DH étalés sur la période 2010-2015. Un contrat que Mustapha El Khayat, président de l'Association marocaine de la logistique (Amlog), évoque avec certaines réserves. «Les institutions et notamment les collectivités locales devaient être impliquées, dès le départ, dans la mise en place de ce contrat-programme», a-t-il relevé. Avec des structures comme Tanger Med, Nador Med ainsi que ses réformes portuaires, le Maroc constitue une plateforme incontournable du bassin méditerranéen. Pas de logistique sans ressources humaines Cependant, le président de l'Amlog a évoqué un manque considérable de ressources humaines qualifiées capables d'accompagner le développement continuel de la plateforme logistique du pays. «Nous avons attendu des structures comme Renault pour réagir. Cette réaction tardive coûte aujourd'hui beaucoup d'argent», a-t-il analysé. Si l'objet de la rencontre était de discuter les enjeux logistiques au Maroc et le développement de ses plateformes logistiques, la conférence a mis en exergue ces développements à la lumière de ce qui se fait en France et au Canada. La collaboration entre entreprises, prestataires logistiques, acteurs publics et universités a ainsi été le principal sujet de la première matinée de ces discussions. L'exemple le plus mis en avant a été celui des clusters logistiques et notamment celui de la région Rhône-Alpes, un groupement de professionnels de la logistique, opérant en collaboration avec les instances étatiques. Pour sa constitution, ce cluster avait démarré ses activités en comptant uniquement sur les cotisations des entreprises membres. Aujourd'hui, sa principale source de financement vient des études qu'il réalise. Son budget pour l'année 2010 est de l'ordre de 600.000 euros. Un exemple à suivre !