Les téléspectateurs marocains de nos deux premières chaînes semblent s'être réconciliés avec les productions nationales. Au total, le rapport d'audience de Marocmétrie sur le mois de mars liste neuf fictions marocaines dans leurs top 10. Des résultats prometteurs pour ce genre. Reconnaissons pour le coup, l'effort des chaînes à céder plus de place à la production nationale dans leur grille. Une grille plus marocanisée Depuis mars, 2M diffuse un film marocain par mois, dans le cadre de l'émission hebdomadaire Cinéstar. Après Où vas-tu Moshé ? de Hassan Benjelloun, le public aura ainsi droit à What a wonderful world de Faouzi Bensaïdi, Les déracinés de Saâd Chraïbi, Les anges de Satan d'Ahmed Boulane et le très controversé Française de la réalisatrice Souad El Bouhati. Bien qu'Al Oula reste timidement présente au niveau des parts d'audience, question fictions, elle a de bons arguments, jouant même la carte de la marocanité diversifiée. Ainsi, elle compte à elle seule six fictions nationales dans les dix meilleurs programmes du mois. Notons que les quatre autres sont toutes de son cru : le magazine Moudawala en tête de liste, devant l'émission Comédia, qui revient deux fois dans le classement, et en troisième position, le journal télévisé. 2M, elle, explose l'audimat avec 60% de de l'audience atteints le 17 mars pour... la série Ayna Abi. Plus de 5 millions de téléspectateurs réunis devant leur petit écran, selon Marocmétrie. Ce n'est qu'au troisième rang que le téléfilm Douiba, produit par la chaîne, récupérera 40,5% de parts. Un chiffre somme toute très honorable, mais qui correspond dans l'absolu à l'audimat global de la chaîne. En effet, rien de surprenant, car sur les 3 heures 24 minutes durant lesquelles les téléspectateurs marocains regardent leur télé, 2M obtient 23,5% de parts en prime time, contre 19,6% pour Al Oula, le reste étant réparti sur les nombreuses chaînes satellitaires. Si la production nationale se plaignait auparavant de ne pas avoir sa place, aujourd'hui, l'argument perd de son sens. La qualité reste seule juge des audiences.