Bonne ou mauvaise nouvelle ? Cela dépend de quel côté on se place bien sûr, de ceux qui profitent de la bulle des matières premières ou de ceux qui la subissent. L'annonce de l'éclatement de cette bulle en 2015, en marge des derniers travaux de Davos, et les interprétations qui s'ensuivent, auront au moins le mérite de nous fixer un horizon, approximatif certes, de la fin annoncée de nos souffrances. Le Maroc subit de plein fouet la flambée des cours des matières premières depuis quelques années et la cadence est montée d'un cran sous l'effet de la crise qui secoue le Maghreb depuis un mois. Le blé, le cacao, le café, le pétrole, les minerais... tout y passe. Que de secousses pour notre pauvre caisse de compensation ! Mais au-delà de l'éclatement de la bulle, c'est cette bulle elle-même qui inquiète. Sommes-nous en face d'une crise qui risque de secouer la conjoncture mondiale et d'avoir des dégâts plus graves que la crise des subprimes ? Tout porte à croire que oui. Pire, cette fois elle touche à la sécurité alimentaire et énergétique du monde entier et les plus vulnérables sont les pays émergents. Ceux-là mêmes qui sont appelés aujourd'hui à assurer la relève de la croissance mondiale. On prédit une catastrophe interplanétaire et le plus inquiétant c'est qu'on ne fait rien pour l'empêcher. Car ceux qui ont le pouvoir de le faire sont occupés à spéculer pour combler les pertes de la crise financière qu'ils ont provoquée. À ce rythme, quand les pays riches auront réparé les dégâts, les émergents auront le souffle coupé par la bulle des matières premières et ne pourront tenir la promesse de la croissance. Un véritable cercle vicieux.