L'association culturelle Théâtre nomade à Salé a entamé, hier dimanche, sa 2e session de formation en scénographie, en construction de machinerie et accessoires de spectacles de rue, et en création et fabrication de masques, qui durera jusqu'au 18 avril, insérant un projet spécial : «Les arts de la rue, un espoir pour les jeunes exclus». L'initiative subventionnée par l'Union européenne est réalisée en partenariat avec le Goethe-Institut de Rabat, lesquels chapeautent le projet. Elle se déroulera sous le chapiteau du Théâtre nomade, situé dans le quartier populaire de Douar Mikka, au sein de l'arrondissement Laâyayda à Salé. Lettres de noblesse «Avec Les arts de la rue nous souhaitons améliorer les activités de la compagnie Théâtre nomade en direction de la population et de promouvoir le dialogue interculturel et la diversité culturelle auprès des jeunes défavorisés de la commune où nous opérons», déclare Mohamed El Hassouni, directeur artistique de Théâtre nomade. En s'adressant aux dix artistes de cette compagnie, la formation les aidera à mieux pratiquer leur rôle d'éducateurs auprès des jeunes de Laâyayda. Elle sera conduite par des spécialistes des arts de la rue, de la scénographie et de masques, et de la mise en scène de l'association Formation avancée itinérante et arts de la rue (FAIAR) à Marseille, partenaire européen du projet. La FAIAR accompagne le projet depuis ses débuts. Sa 2e intervention marque la continuité par 5 ateliers de formation qui mêleront des artistes européens et marocains sur toute l'année actuelle. A l'issue de ces sessions de formation, Théâtre nomade donnera un spectacle vers fin novembre, toujours à Laâyayda.Théâtre nomade, formée en 2006, reste la première véritable (de par son statut) compagnie de théâtre de rue au Maroc et se dote d'un chapiteau de 200 m2, grâce à une subvention de l'INDH de la ville de Salé. Le soutien matériel et logistique du Goethe-Institut lui est acquis depuis 2007. C'est dans ce dernier centre qu'elle organise des ateliers culturels en faveur des jeunes de Laâyayda. Le théâtre de rue cherche toujours à acquérir ses lettres de noblesse au niveau national. La discipline reste une pratique artistique encore «peu soutenue et dévalorisée aux yeux de la population» selon un communiqué des organisateurs. Cependant, elle s'inscrit dans une longue tradition marocaine (processions, déambulations, halqa, théâtre en rond, etc.).