Les PME n'adhérent pas suffisamment aux programmes d'appui et d'accompagnement à l'entreprise pour améliorer leur compétitivité. C'est un constat affiché lors de la journée régionale de l'industrie de Doukkala-Abda organisée à El Jadida, lundi dernier. La rencontre était présidée par Ahmed Réda Chami, ministre de l'Industrie, du commerce et des nouvelles technologies. Pourtant, le ministère multiplie les démarches, via les ressources des délégations régionales, auprès des industriels, pour les inciter à tirer parti des avantages des programmes Moussanada et Imtiaz. L'adhésion des PME de Doukkala-Abda reste très timide, avec seulement 2% des entreprises de la région (6 entreprises sur 283 au Maroc) qui ont bénéficié du programme Moussanada. Pourtant, Doukkala-Abda est classée troisième pôle économique en matière d'emploi, selon Chami. Le pourcentage est très faible, en comparaison avec le Grand Casablanca qui affiche 62% des PME bénéficiaires. Durant la rencontre, le ministre a présenté de nouvelles mesures comme leviers d'action. De récentes stratifications et définitions des PME permettent désormais d'élargir le seuil des bénéficiaires à toutes les entreprises dont le chiffre d'affaires est inférieur ou égal à 175 millions de DH. Des enjeux de taille Les différentes mesures incitatives sont justifiées car les enjeux sont très importants, a déclaré le ministre. En effet, 95% des entreprises marocaines sont des PME. Ces dernières assurent 50% de l'emploi, 20% de la valeur ajoutée, 30% des exportations, 40% de la production et 50% de l'investissement. Mais les besoins sont aussi importants que les enjeux. Et pour cause, les entreprises marocaines se caractérisent notamment par la fragilité de leurs structures, par la faiblesse de leurs moyens humains et techniques ou encore par le manque de maîtrise de l'évolution des marchés, aussi bien nationaux qu'internationaux. La formation des profils est un autre chantier. Le ministère a mis en place un plan national de formation pour les MMM (Métiers mondiaux du Maroc). Ces secteurs sont orientés vers l'automobile, l'électronique, l'aéronautique et l'offshoring. Par ailleurs, de nouvelles stratégies sont engagées pour remplacer les formules des «Contrats spéciaux», qui ont montré leurs limites. La province d'El Jadida ne dispose pas d'instituts de formation de l'OFPPT, regrette Mouaad El Jamai, gouverneur d'El Jadida. D'autre part, il faudrait un système particulier et adapté à la zone industrielle d'El Jadida (qui a une superficie de 117 ha, avec un taux de valorisation de 73% et assure de l'emploi à 10.000 personnes). Cette dernière est actuellement saturée. Des industriels se sont plaints du manque de lots pour développer les activités ou pour l'implantation de nouvelles unités. Pour sa part, Jorf Lasfar, (qui assure de l'emploi aussi pour plus de 10.000 personnes) est en pleine effervescence, avec notamment l'aménagement d'un parc industriel dédié à l'industrie lourde, dont la première tranche sur 259 ha est en cours de commercialisation.