Tanger. Des cités de l'industrie et des technoparcs régionaux en projet l Le ministre Ahmed Reda Chami présente deux nouveaux outils pour intensifier la création des PME Après El Jadida et avant Oujda le 12 février prochain, le ministre du Commerce, de l'industrie et des nouvelles technologies, Ahmed Chami, était à Tanger lundi dernier pour présenter le nouveau cadre incitatif à la création et au développement des PME industrielles. Devant un très large parterre de présidents d'associations professionnelles, de banquiers et d'élus locaux, les formules de cités de l'industrie, de pépinières et de technoparcs régionaux sur le modèle du technoparc casablancais de la route de Nouaceur ont été développées. Avec les enveloppes budgétaires allouées, 50 MDH dans un premier temps, l'idée est de fortifier le tissu industriel des PME, qui constitue 95% de l'outil productif marocain en facilitant les créations et les investissements de développement et de transmission. Pour ces deux dernières options, les solutions Imtiaz et Moussanada ont été mises en avant. L'ensemble est piloté par le MCI et l'ANPME, que dirige Mme Latifa Chihabi. Pour Imtiaz et Moussanada, la formule retenue est un partenariat à 3 entre l'Etat, les banques et le privé, avec une plateforme de rating qui comprend les usuels ratios financiers et en rajoutant la prise en compte de la qualité managériale. Les dossiers retenus bénéficient de crédits bancaires et d'une prime à l'investissement versée par l'Etat, au prorata des blocages bancaires. La Banque Populaire, la BMCE Bank et Attijariwafa ont déjà signé, et Les Echos a pu apprendre que la Société Générale et le Crédit du Maroc s'apprêtaient à faire de même très prochainement. Des objectifs clairs L'objectif de ces mesures est de faciliter les investissements de départ, mieux capitaliser les PME et réduire l'endettement. Sur la région de Tanger et de Tétouan où 770 unités industrielles sont officiellement recensées, l'objectif est que plus de 15% des entreprises actuelles bénéficient de ces programmes étatiques. La région contribue pour 7% au PIB industriel national et à 13% de la valeur des exportations du pays. Le chiffre de 15% d'entreprises de la région bénéficiaires de programmes publics est jugé «faible» par le ministre. Aux côtés des cités de l'industrie et des technoparcs, Chami a tenu à présenter le projet national de plateformes industrielles intégrées (P2i) et à rappeler l'existence actuelle et à venir des Tanger Free Zone, MedHub, Tanger Automotive City, Tetuan Shore, la zone de Gzenaya, dont 40% des lots restent à être valorisés, la zone industrielle de Tétouan avec ses 47 ha et celle de Larache avec ses 25 ha. Promouvoir l'entrepreneuriat Pour leur part, les industriels ont soulevé la complexité des formulaires administratifs d'Imtiaz, le coût élevé et jugé «pas normal», par Chami, du raccordement des entreprises aux réseaux d'eau et d'électricité et les déficits prévisibles en matière de main d'œuvre et de formation, malgré les bonnes performances de l'Université régionale Abdelmalek Essaâdi, classée première au Maroc et 16e en Afrique pour la qualité de ses formations et les compétences de ses lauréats. Sur ce dernier point, le ministre a annoncé l'introduction prochaine de modules d'entrepreneuriat au niveau des cours de licences et de maîtrises pour promouvoir l'esprit d'entreprise. Des soucis sur la mise à niveau des zones industrielles, notamment celles de Moghogha pour les inondations et de Gzenaya à Tanger pour l'éclairage et la sécurité ont été exprimés.