Serait-ce un profit warning qui ne dit pas son nom? Dans un communiqué publié vendredi dernier, la banque cotée CIH a annoncé que son résultat annuel au titre de 2010, devant être annoncé en avril prochain, sera en retrait par rapport à celui réalisé en 2009. «Une plus-value significative provenant d'une opération de cession d'actifs immobiliers programmée n'a pu être réalisée pour des raisons administratives», justifie le communiqué du CIH... On n'en saura pas plus. D'après les analystes, il est probable que ladite opération ait été compromise par les grèves à rallonge qui handicapent le secteur de la justice ces derniers mois. En effet, la cession qui devait générer la plus-value concerne vraisemblablement des actifs saisis par le CIH, dans le cadre du processus d'assainissement de son portefeuille, ce qui impose l'obtention d'une main levée auprès du tribunal pour en autoriser la vente. En dépit de son caractère déterminant, ce fait nouveau, tout comme l'avertissement sur le bénéfice d'ailleurs, n'est pas suffisamment mis en avant par le communiqué du CIH. Ni le titre ni les premières lignes du communiqué n'alertent sur un contretemps pour la banque, celle-ci annonçant simplement sa volonté de donner un panorama général sur son activité, «mettant en valeur les évolutions significatives des activités récurrentes et non récurrentes». Cela pose au passage la question de savoir si le gendarme boursier doit introduire un modèle formalisé de profit-warning ou au moins imposer aux sociétés cotées de les présenter plus explicitement. Quoi qu'il en soit, cette mauvaise nouvelle a poussé le marché à sanctionner le titre en Bourse du CIH. Celui-ci figurait dans le top cinq des plus fortes baisses de vendredi dernier. Les analystes y ont trouvé, quant à eux, l'occasion de renouveler leur recommandation de vendre l'action. Mais s'il peine encore à donner de la visibilité ou des éléments probants attestant du redressement de son activité, il n'est pas exclu que le CIH soit promis à un bel avenir. Ce sont en effet les seules activités non récurrentes qui continuent d'enfoncer la banque. Le récurent pour sa part, donne des signaux positifs. D'ailleurs, sur ce dernier volet, le management de la banque défend dans son dernier communiqué, des performances appréciables pour 2010, en ligne avec les objectifs de développement en termes de collecte des ressources et de distribution des crédits. Pour transformer l'essai, la banque doit mener à bien son plan industriel 2010-2014. On apprend à ce titre qu'au niveau opérationnel, l'année 2010 s'est caractérisée par le lancement d'un vaste plan d'amélioration de la qualité de service rendu et de l'efficacité des processus de la banque. À cet effet, les chantiers d'industrialisation lancés portent sur le dispositif commercial, le système d'information, la gestion des ressources humaines, la maîtrise des risques et le dispositif financier et comptable.