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La biocosmétique... au prix de la nature ?
Publié dans Les ECO le 17 - 03 - 2010

Argane, henné ou encore Ghassoul. Autant de produits naturels au potentiel cosmétique et curatif avéré qui poussent sous nos cieux. Il n'en fallait pas plus pour attirer les majors du secteur. Aujourd'hui, soucieux d'être dans la tendance lourde du moment, des multinationales comme l'Oréal, The Body Shop ou Revlon en font leurs produits vedettes. A titre d'exemple, le Hénné réputé pour ses vertus capillaires se négocie à prix dérisoires au Maroc. Commercialisé dans des gammes de beauté sous forme de produit fini et estampillé du logo d'une grande marque, il atteint des prix élevés. Même constat pour le Ghassoul commercialisé chez The Body Shop ou l'Argane dont les extraits entrent dans la composition de la quasi-majorité des crèmes de beauté, huiles capillaires et compagnies. Cette cosmétique bio nous vient de l'Europe, et plus précisément de France. Mais d'abord, en quoi sont-ils bio, ces produits ? En deux choses, justement. D'une part, «il s'agit de la composition en ingrédients de produits faits à base de végétaux, sans mix de produits chimiques, ce qui annule ou limite les effets négatifs secondaires sur la peau et l'environnement», nous explique une responsable d'Yves Rocher Maroc. L'enseigne est justement une spécialiste de la cosmétique végétale. D'autre part, un produit cosmétique peut porter le label bio quand il s'agit, en plus des ingrédients, du processus de fabrication, de la nature de l'emballage le contenant, etc. Au niveau international, le groupe français se targue souvent d'être proche de la nature : politique de développement durable, fondation Yves Rocher dédiée à la nature et à la «démocratisation des produits de beauté écologiques». Soucis d'image ou réelle volonté d'orientation vers ce marché ? Le secteur, contrairement à nos hypothèses, commence pourtant à se faire une réelle clientèle au Royaume, bien qu'elle demeure «élitiste». «Ça reste en effet pour l'instant des clients haut de gamme, qui appartiennent à des classes sociales assez aisées», déclare-t-on du côté d'Yves Rocher. Ce qui est normal. Les produits 100% bio coûtent en général sensiblement plus cher que les produits standard. Le constat est partagé par une autre enseigne de référence de la place, toujours française. Il s'agit de L'Oreal. La marque Garnier, de ce groupe, est dédiée à ce genre de produits. «Elle a une tendance plutôt nature», nous explique un responsable de la représentation marocaine du groupe. Ce dernier poursuit en nous indiquant que l'enseigne française ne dispose pas encore de laboratoire spécialisé dans la recherche pour le développement de ce type de produits, sur le territoire marocain.
Plutôt «bio» ou, plutôt business ?
Le Maroc se place comme l'un des pays exportateurs de l'huile d'argan. C'est un arbre qui se développe dans des conditions naturelles très difficiles, et constitue actuellement 10% de l'espace forestier marocain. Cette plante, très fréquente dans le sud-ouest du Maroc... et aussi très exploitée à des fins commerciales, . est également disponible sur sur les marchés de la Toile, et plusieurs marques mondiales de cosmétiques se bousculent pour en acquérir. Ce business, «Pays d'argan» en sait quelque chose. L'enseigne, basée à Agadir, est spécialisée dans la fabrication de l'huile d'argan alimentaire et cosmétique. «On exporte nos produits en Europe, plus précisément vers la France et la Suisse, et on opère également sur Internet. L'Afrique reste encore sous-exploité par rapport aux pays européens», nous explique Ismaël Bennour, le responsable commercial de Pays d'argan. Cette PME n'est qu'un exemple parmi d'autres groupements à intérêts économiques qui se consacrent à l'extraction et la commercialisation de ce produit. Et l'intérêt économique est bien là. En effet, le litre d'huile d'argan peut parfois atteindre la barre de 1.000 euros. L'argan marocain court ainsi depuis quelque temps le risque d'une véritable ruée, incontrôlée, qui menacerait bien sûr la survie de la plante. D'où la question : est-elle vraiment «bio»... cette cosmétique dite «bio» ?
Pérenniser une ressource créatrice de revenu
L'huile issue de l'argane a toujours été une source de revenus pour les populations locales du sud-ouest du Maroc. Elle est aussi devenue, au fil du temps, une matière première très exploitée par de grandes firmes de cosmétiques et de bien-être, sans que le reboisement soit toujours un réflexe chez les récoltants. Pour cela, le Maroc avait lancé un programme d'envergure décennale, 2005-2014, visant la mise en en place de tout un système de reconstitution de l'arganeraie nationale, à travers le reboisement. A cela s'ajoute le «Projet Arganier», co-financé par l'Union Européenne (UE) et l'Agence de développement social (ADS). Celui-ci vise à promouvoir et à organiser la production de l'huile d'argane et d'autres produits d'arganeraie, assurée par des coopératives regroupant des femmes rurales. L'idée est de les sensibiliser quant aux notions de préservation et de gestion durable de l'Arganeraie. Ce programme a mobilisé un budget global de l'ordre de 12 millions d'euros. Par ailleurs, plusieurs groupes cosmétiques étrangers financent parallèlement des projets de ce genre dans diverses régions marocaines. Une certaine façon pour eux de garantir
la pérennité de cette matière première.


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