L'opération de cession à des opérateurs privés de la troisième tranche des terres de Sodea et de Sogeta est à nouveau décriée par la Fédération nationale du secteur agricole (FNSA). Un communiqué émanant de la fédération affiliée à l'UMT a été très critique, concernant les modes d'attribution des lots de terrain restants pour la région du Gharb dans le cadre de la 3e tranche. Le syndicat fait partie de ceux qui pensent que «des sommes dérisoires ont permis à de nouveaux locataires d'occuper les terres agricoles avec peu de garanties accordées aux salariés», explique-t-on auprès de la Fédération, qui craint surtout un laxisme des pouvoirs publics en matière de suivi du respect des cahiers des charges et de la sauvegarde des droits des salariés agricoles. La Fédération avait déjà entamé le mois d'avril par un appel à la hausse du SMAG (le salaire minimum agricole de base), pour mieux mettre en valeur le souci qui motivait ses contestations de la valeur de la cession accordée à certains acquéreurs. «Le droit du travail est pratiquement absent de certaines fermes et ce que nous demandons est une véritable protection des droits des salariés du secteur», estime la Fédération affiliée à l'UMT. Pour leur part, le respect du business plan et de la préservation de l'emploi sont les deux points à surveiller en matière de respect du cahier des charges. Pour la première tranche de l'opération, «3% des projets n'ont pas été réalisés pour défaillance des adjudicataires», révèlent les statistiques relatives à cet aspect émanant de la SODEA. Pour la troisième tranche, lancée en janvier 2011, aucun cas d'insolvabilité des promoteurs ne s'est encore déclaré. Les appels d'offres ont été maintenus pour les projets inférieurs à 100 millions de DH, afin d'amener les grands acquéreurs, choisis via manifestation d'intérêt, à jouer le rôle d'agrégateurs des petites coopératives et des agriculteurs individuels. Les avantages octroyés par les mesures du Plan Maroc Vert sont assez stimulants pour le regroupement des agriculteurs selon leurs activités et leurs régions. «Les prix de cession ne sont pas les mêmes et diffèrent selon les régions», explique une source au sein de la SODEA, qui n'estime pas que les prix pratiqués pour la location ont été dérisoires, du moment que «tous les adjudicataires bénéficient d'un rabais de 20% comme contrepartie des projets d'aménagement et de promotion agricole sur lesquels ils se sont engagés». Les deux premières tranches ont généré près de 9,5 MMDH en termes d'investissement.