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Bons business de Russie
Publié dans Les ECO le 10 - 04 - 2011

Ouverture de nouvelles dessertes de la RAM vers la Russie, signature d'une convention entre la Caisse de dépôt et de gestion (CDG) et la banque russe VEB. Le royaume s'érige en deuxième destination touristique préférée des Russes et la vision 2020 veut en faire un marché principal. Une société russe dans les starting blocks pour le marché de la centrale nucléaire civile marocaine, et l'imminence d'un deal pour l'achat de chars russes T90. Vous l'aurez compris, nul besoin de motiver l'actualité des relations maroco-russes, puisqu'elle est multiple et confirme le nouvel élan de la coopération entre les deux pays. Pourtant c'était bien mal engagé. En effet, feu Hassan II avait fait le choix du multipartisme et du libéralisme, prenant à contre-courant la quasi-totalité des pays de la région et du monde arabe en général. En prenant ce parti, il a inscrit le Maroc dans le giron libéral américain, l'éloignant par là même de l'orbite socialiste soviétique.
La léthargie des années 80
Pendant les années 60, la part de l'URSS dans le commerce extérieur marocain a tout de même sensiblement augmenté, avant de connaître une vraie régression qui s'est installée au cours des années 80. Les raisons de ce recul ont été multiples. D'abord, la perturbation de l'économie mondiale, qui a eu un impact direct sur les échanges commerciaux entre le Maroc et l'URSS. Ensuite, le passage en 1982 au règlement en devises convertibles, après 23 années d'échanges régis par le système du clearing, a donné aux échanges entre les deux pays une grande stabilité, en les protégeant des fluctuations monétaires internationales. Cette stabilité avait permis au Maroc de s'assurer un marché devenu traditionnel pour les exportations de fruits et de légumes. Le commerce entre les deux parties se caractérisait néanmoins par son manque de diversification. Les exportations marocaines vers l'URSS se concentraient sur des produits d'origine minérale, notamment les phosphates, et végétales, agrumes et autres fruits et légumes. En revanche, les exportations soviétiques vers le Maroc se composaient principalement des produits énergétiques, de tracteurs et des machines outils. Avec l'effondrement du bloc soviétique, on a assisté à un réchauffement aussi politique qu'économique dans les relations entre les deux pays. Ainsi, des accords sectoriels ont été également conclus, particulièrement dans les domaines du commerce et de la pêche. Une commission mixte intergouvernementale de coopération économique, scientifique et technique a vu le jour. D'autres accords ont suivi, notamment la convention sur la non-double imposition en matière d'impôts sur le revenu et la fortune ou le mémorandum dans le domaine agricole et de l'industrie agro-alimentaire.
Une nouvelle ère
Cependant, il faudra attendre la visite à Moscou du roi Mohammed VI en octobre 2002 pour voir la dynamique de coopération entre les deux pays prendre un nouvel élan. Il s'en est suivi la signature d'une déclaration sur le partenariat stratégique. Le but était de renforcer les domaines de coopération traditionnels, tout en élargissant le champ vers de nouveaux secteurs, tels que les télécommunications, la coopération spatiale et ses applications scientifiques, technologiques et économiques, les grands ouvrages dans le domaine des infrastructures et de l'équipement, l'énergie et les mines, l'énergie nucléaire civile, la coopération industrielle, la santé, et enfin et surtout, le tourisme. Depuis, les annonces de nouveaux projets russes au Maroc fusent. En 2005, IFC Métropol lance un méga projet touristique pour une enveloppe de 150 millions de dollars. Toujours dans le domaine touristique, Inteko, filiale spécialisée BTP du géant russe Gazprom, initie en 2008 la construction de plusieurs projets touristiques dans le nord, pour une enveloppe globale dépassant le milliard de dirhams. Plus récemment, un accord signé le premier avril dernier entre la Caisse de dépôt et de gestion et la banque gouvernementale russe VEB entend promouvoir les projets communs des deux pays, en les dotant d'un socle financier. Ainsi, conformément à cet accord, les deux parties ont l'intention de promouvoir la coopération en finançant des projets d'investissement à long terme, portés par des entreprises des deux pays.
La centrale marocaine sera-t-elle russe ?
Autre projet d'envergure marocain qui pourrait échoir à une société russe, la centrale nucléaire civile. L'Agence internationale de l'énergie atomique a reçu début mars, le dossier marocain relatif à la construction d'une centrale nucléaire a usage civil. Le ministère de l'Energie, en ligne avec la volonté de diversification des sources énergétiques du royaume, entend produire sur ce site près de 1.000 mégawats à l'horizon 2020. Or, la société russe Atomstroyexport avait dès 2007 collaboré avec l'Office national de l'électricité à l'élaboration d'une étude de faisabilité sur la construction d'une centrale nucléaire sur le site de Boulbra, qui se trouve sur la côte atlantique, à mi-chemin entre les villes de Safi et d'Essaouira. Le site a depuis été validé par l'AIEA et le dossier marocain est en bonne place, même si la date annoncée au départ a été reportée, et ce n'est qu'en 2017 que la centrale pourrait être opérationnelle. Les Russes sont en tout cas en bonne position pour la construction de ce site, même s'ils sont sérieusement concurrencés par les Français et surtout par les Américains, qui n'entendent pas laisser le Maroc entrer dans la zone d'influence du nucléaire civil russe. Toujours est-il que la Russie s'affirme de plus en plus comme un partenaire privilégié et stratégique pour le royaume. Même si ce partenariat reste très déséquilibré, surtout au point de vue des échanges commerciaux. C'est même l'un des axes prioritaires de l'amélioration de la coopération maroco-russe.L'une des pistes qui devrait permettre de renverser la balance, c'est bien évidemment le tourisme ! L'agence d'information russe Ria Novosti, a ainsi rapporté que «le Maroc a occupé la deuxième destination touristique mondiale des touristes russes où ils ont choisi de passer leurs vacances en janvier 2011». Le séjour des oligarques russes à la Mamounia pendant les fêtes de fin d'année y est sûrement pour quelque chose.
En effet, le milliardaire russe Abramovitch y avait invité une trentaine d'amis, milliardaires aussi, cela va de soi. En grands prescripteurs, ils représentent depuis des VRP pour le royaume. Le ministre du tourisme, Yassir Zenagui, ne s'y trompe pas et fait du marché russe l'une des priorités de la Vision 2020. Plus de 20.000 touristes russes sont arrivés au Maroc en 2009, 33.000 en 2010, lla progression est notable et elle devrait s'accentuer cette année encore, comme l'a affirmé Abdelhamid Addou lors du Salon international du tourisme de Moscou qui s'est tenu fin mars dernier. Selon ses propos, «le Maroc, destination touristique de choix, entend drainer, durant l'année 2011, environ 50.000 touristes russes, soit une augmentation de 70% en comparaison avec l'année 2010 et une augmentation de 140% par rapport à l'année 2009». La Russie représente donc désormais un marché prioritaire et la collaboration avec ce pays semble être en haut de l'agenda des officiels marocains. Il reste à savoir ce que feront les lobbys américains et français qui ne voient pas d'un bon œil ce rapprochement progressif et néanmoins important du Maroc avec l'Ours.
A.S
«La russie, un grand marché» : Abderrafie Zouiten, Directeur général adjoint commercial de Royal Air Maroc
Les Echos quotidien : Que représente le marché russe pour la RAM ? Quel est le potentiel des nouvelles dessertes sur la Russie ?
Abderrafie Zouiten : La Russie est l'un des plus grands marchés émetteurs de touristes au niveau mondial avec chaque année près de 20 millions de touristes. À titre d'exemple, plus de 2,4 millions de touristes russes se sont rendus en Turquie en 2010, plus de 2 millions en Egypte et environ 200.000 en Tunisie. Le Maroc en a reçu seulement 30.000. Ce pays représente donc un potentiel de développement important pour Royal Air Maroc, en particulier le segment touristique. D'un autre côté, nous avons l'ambition, à travers cette nouvelle ligne, de contribuer à l'accroissement des relations économiques et d'échange entre le Maroc et la Russie ainsi qu'au développement des flux du trafic affaires. Il existe également une communauté marocaine en Russie et l'ouverture de cette ligne favorisera la proximité avec la mère patrie.
Quelle est la stratégie de développement de la RAM sur ce marché ?
Pour la nouvelle ligne reliant Moscou à Casablanca, les vols sont opérés à raison de trois fréquences par semaine les mardis, vendredis et dimanches. Notre but est d'arriver à terme à assurer un vol quotidien sur cette ligne. Royal Air Maroc a également signé un mémorandum d'entente avec la compagnie aérienne russe Aeroflot portant sur la consolidation de la coopération entre les deux compagnies et qui leur permettra d'étendre leur présence internationale sur l'Afrique, l'Europe du Sud, en plus de la promotion de la destination Maroc sur le marché russe. Concrètement, Aeroflot assurera le pré-acheminement des passagers de toutes les villes de province, notamment Saint-Pétersbourg, Rostov et Saratov. Notre site «Internet ram.com» sera également disponible en langue russe d'ici fin avril. Par ailleurs, et en relation très étroite avec l'Office national marocain de tourisme et les professionnels du tourisme, une démarche commune avec les tour-opérateurs russes et le réseau de distribution sur place a été mise en œuvre afin de renforcer la visibilité de la destination Maroc. Des voyages de presse, des éductours avec les agences russes seront organisés tout au long des prochains mois, ainsi qu'une communication soutenue.
Quelle place prend la Russie dans le déploiement de la RAM à l'international ?
Cette nouvelle ouverture s'inscrit dans le cadre du développement du réseau international de la compagnie. Elle permettra de développer le hub de Casablanca et de renforcer son attractivité, dans la mesure où les vols programmés sur la ligne Casablanca-Moscou offriront, également, des correspondances directes de et vers Agadir, et un grand nombre de connexions avec les autres régions touristiques du réseau domestique avec entre autres Agadir, Marrakech, Oujda, Fès et Ouarzazate et ce via Casablanca.
La compagnie, grâce à son hub à Casablanca, est bien positionnée pour jouer un rôle de premier ordre pour répondre aux demandes croissantes de trafic aérien reliant l'Europe, l'Afrique et le Moyen-Orient. Cette nouvelle ouverture s'inscrit également dans le cadre du renforcement de la stratégie de l'offre long-courrier de notre compagnie qui a progressé de 40% en 2010.


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